Absence de gaz de ville et d’éclairage public, fosses septiques, déversement des eaux usées dans la mer:
La population de Coralès interpelle le wali d’Oran
Un mélange de sidération et de sarcasme était perceptible dans la voix des représentants de la petite localité Les Coralès, enchâssée dans une zone rocheuse et enferrée dans la précarité, sise à un vol d’oiseau du village de Cap Falcon.
Liées essentiellement à l’insidieux enlisement de leur cadre de vie dans le sordide, nos interlocuteurs ont revendiqué une fois de plus le branchement au réseau du gaz de ville et ce, tout en dénonçant le calvaire dont ils sont durement confrontés dans l’indifférence manifeste des uns et des autres. « Cela fait des années que nous tentons vainement d’attirer l’attention des responsables concernés sur notre situation de déliquescence, en usant de tous les recours que nous confère les lois de la République, mais fort malheureusement aucune suite n’a été donnée à nos multiples requêtes. Nous réitérons notre appel au nouveau wali d’Oran pour démêler ce compliqué écheveau, source d’un éventail de contraintes et autres désagréments dans notre lieu de résidence ».
Dépendante administrativement de la municipalité de Bousfer, ladite localité n’est en effet pas raccordée au branchement du réseau du gaz de ville. Ils ont également mis en exergue « le parcours du combattant qu’ils doivent obligatoirement franchir, en été comme en hiver, pour s’approvisionner en bouteilles de gaz butane chez des revendeurs installés dans les municipalités de Bousfer et d’Aïn El Türck ». « Nous ne disposons également que de fosses septiques que nous sommes dans l’obligation d’entretenir régulièrement, soit, au moins deux fois par semaine, moyennant 3000 dinars pour une seule opération. Les eaux usées déversent dans la nappe phréatique et ce, avec tous les risques sur la santé publique, dont est ainsi exposée la population. Nous avons l’impression que l’on s’en tamponne fort civilement le coquillard de notre exécrable situation », ont encore fait remarquer nos interlocuteurs avec amertume et répulsion. Toujours est-il que la dégradation du cadre de vie des habitants de cette localité côtière, qui est confrontée à une démographie galopante, ne se résume pas aux points cités en préambule mais selon le piteux constat, elle concerne également l’état déplorable de sa chaussée, l’absence quasi-totale de trottoirs ainsi que la défaillance de l’éclairage public. « Notre lieu de résidence n’a jamais été ciblé par une quelconque opération d’aménagement » ont déploré encore nos interlocuteurs avant d’ajouter « la piètre gestion du volet en question, durant ces dernières années, a accentué encore plus l’embourbement de notre localité dans la mélasse. L’obscurité ambiante prévalant dans notre lieu de résidence a accouché d’un climat d’insécurité. Nous avons adressé de multiples requêtes aux responsables concernés mais aucune suite n’a malheureusement été donnée à nos doléances ».
Il importe de noter que cette localité, qui abrite environ 2 000 âmes, est exécrablement exposée également au problème du manque de transport public. Les habitants, notamment ceux ne disposant pas d’un véhicule personnel, sont ainsi obligés de faire appel aux taxieurs clandestins pour se rendre au chef-lieu de la daïra d’Aïn El Türck ou à la municipalité de Bousfer. Qu’il vente, qu’il pleuve ou sous un soleil de plomb, les habitants sont ainsi dans l’obligation de poireauter au bord de la route pour héler un hypothétique véhicule de transport et/ou se rendre, assez souvent à pied, au village de Cap Falcon, sis à trois kilomètres de leur lieu de résidence. Selon le constat établi sur le terrain, le déversement des eaux usées dans la mer constitue aussi une source des maladies de l’épiderme et celle liée à la transmission hydrique et ce, en plus des odeurs nauséabondes, qui empestent la plage de cette localité. Notons que cette piteuse situation de pourrissement, qui perdure sordidement dans le temps, a enfanté une innommable dégradation de l’environnement dans cette localité côtière, qui végète regrettablement dans la désuétude la plus cruelle.
Rachid Boutlélis