La récupération des déchets valorisables comme le plastique est devenue ces derniers mois un gagne-pain pour de nombreux jeunes à Oran. Mais malheureusement cette activité se pratique dans l’anarchie, ce qui a poussé le wali d’Oran à décider la saisie de tout véhicule qui active dans la récupération anarchique de ces déchets dans les lieux de rejet d’ordures dans les différents quartiers de la ville.
La direction de l’environnement a émis avant-hier un appel aux récupérateurs de plastique, métal, papier, carton et aluminium qui ne disposent pas d’une autorisation, de s’approcher des services de l’EPIC CET d’Oran pour organiser cette activité et la mettre dans un cadre légal en coordination avec la direction de l’environnement. Selon cette direction, l’organisation de cette activité aura des répercussions positives et facilitera la tâche aux agents de la propreté, préservera l’hygiène de la ville et évitera le déversement de ces ordures par terre, ce qui défigure l’image de la ville et contribue à l’obstruction des avaloirs. La direction de l’environnement a remercié les services de police pour leurs contributions et leurs efforts. Ainsi tout contrevenant sera soumis à des procédures pénales. À signaler que les services de police ont saisi samedi, trois véhicules utilisés dans la récupération anarchique des déchets . La brigade de l’environnement du service de la sûreté publique a pris toutes les mesures administratives et légales contre les contrevenants. Notons que l’un des phénomènes qui s’est propagé ces derniers mois à Oran est la récupération des déchets recyclables. Un créneau lucratif pour beaucoup de jeunes et pour l’économie locale mais qui doit être organisé. En effet, plusieurs jeunes se sont lancés dans cette activité mais on constate sur le terrain une véritable anarchie, qui se répercute négativement sur l’hygiène de la ville et l’activité des éboueurs. En effet, quelques récupérateurs déchirent les sacs de poubelles à la recherche de bouteilles et ensuite déversent les ordures par terre. Ensuite c’est une mission compliquée qui attend les éboueurs, qui à chaque point de collecte sont surpris par la quantité de déchets jetés et le lixiviat qui remplissent les lieux, laissant des odeurs nauséabondes et une prolifération de rats et de moustiques. Récupérer du plastique c’est bien, c’est un gagne-pain, mais il doit se faire convenablement sans perturber la mission quotidienne des éboueurs qui se fatiguent encore plus pour collecter de grandes quantités de déchets. Notons que la récupération se fait également par des entreprises spécialisées, ainsi que l’EPIC CET d’Oran.
Dans ce cadre, le centre d’enfouissement technique d’El Ançor enregistre une activité intense de valorisation des déchets recyclables. En effet, des quantités importantes de PET et PEHD sont récupérés, compactés et ensuite transférés aux opérateurs économiques activants dans ce créneaux, ce qui permet d’augmenter les revenus de l’EPIC CET d’Oran.
Le même travail est effectué au centre urbain de tri à M’dina J’dida et le Cet de Hassi Bounif. L’EPIC CET d’Oran a réalisé des progrès considérables ces derniers mois en matière de récupération des déchets valorisables. Ces déchets ont permis une autosuffisance financière de la société grâce à la vente des déchets récupérés aux transformateurs. Comme ces déchets sont très demandés comme intrants dans l’industrie, ceci permet un revenu mensuel de 1.2 milliards de cts à l’EPIC Cet d’Oran. Et pour augmenter ces capacités de collecte des déchets, l’EPIC s’est tournée vers les administrations locales afin de signer des conventions qui permettent la mise en place de moyens de collecte de ces déchets, comme ce fut le cas avec Aval (Sonatrach) pour des déchets tel le papier, carton, aluminium et acier, qui seront ensuite transférés vers l’un des sites de traitement de l’EPIC CET. L ‘entreprise a procédé également à l’installation de caissons métalliques pour la récupération du plastique dans l’Université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf (USTO). Notons que les spécialistes insistent sur l’importance du tri sélectif depuis le consommateur, une culture de tri doit être instaurée auprès des citoyens, ce qui facilitera la tâche aux éboueurs, et éviter le rejet anarchique de ces déchets dans la nature. Il est à rappeler que le potentiel de récupération de papier utilisé au niveau national est de 500.000 tonnes/an alors qu’actuellement, uniquement 50.000 tonnes sont récupérées afin d’être utilisées dans l’industrie de l’emballage. Outre la consommation nationale de papier, celle du carton ondulé a atteint pour sa part 250.000 tonnes en 2019. L’Algérie produit l’équivaut de 7 à 8 kilos par habitant, tandis qu’au niveau des pays voisins, la production atteint 12 kilos/habitant en Tunisie et 15 kg/habitant au Maroc. La fabrication du carton ondulé est consommée principalement par les industries agroalimentaires, pharmaceutiques et de l’électroménager. Le carton peut aussi être consommé dans l’industrie automobile et celle des motos-cycles.
Fethi Mohamed