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Aïn El Turck:
La réouverture des accès aux plages ressuscite l’immobilier

Notifiés par les autorités sanitaires, l’allègement du confinement, conjugué avec la réouverture des accès aux plages a, un tant soit peu, contribué à faire sortir la tête de l’eau à l’immobilier en termes de location dans la contrée côtière d’Aïn El Turck où le morbide a apposé son paraphe indélébile.

En effet, selon le constat établi sur le terrain, la demande de location pour un séjour d’agrément a connu une certaine hausse suite à l’annonce desdites autorités. Une aubaine pour la faune de l’informel, qui, notons-le, n’a pas laissé passer l’occasion pour entrer dans cette danse hautement lucrative, car exonérée d’impôts. Dans ce cas de figure ce sont les services en question, en premier lieu, qui accusent un cinglant déficit budgétaire, en partant du fait que la grande majorité de la location de l’immobilier dans cette contrée est conclue en violation à la réglementation en vigueur. Aucune déclaration n’est établie au préalable en termes de contrat et ce, dans le but évident d’échapper au fisc.
Certains particuliers, qui proposent des appartements et/ou des habitations à la location ne disposent même pas d’acte de propriété et ne sont donc pas en mesure d’établir un contrat notarié conformément à la législation en vigueur. L’indifférence des uns, conjuguée à un certain laxisme des autres, a poussé nombre de propriétaires à procéder à des aménagements dans leurs habitations pour réaliser un espace destiné à la location, généralement sans aucune autorisation délivrée par les services compétents. Durant la saison estivale, plus particulièrement, le moindre petit espace et même les garages à bateau et ceux des voitures sont exploités pour être proposés à la location.
Du coup se sont aussi les bénéficiaires de logements sociaux dans les quatre communes que compte cette daïra, qui n’hésitent pas à commettre la grave infraction de la sous-location des biens de l’OPGI. Ce triste constat n’est pas, soulignons-le, uniquement spécifique à cette daïra car il est également relevé dans les différentes communes d’Oran. Toujours est-il que cette transgression est devenue monnaie courante au fil des années dans cette partie de la wilaya d’Oran, à tel point que de nos jours nul ne semble s’en offusquer.
Selon une source bien au fait du dossier, il existe plus de 300 habitations, des R+2 et des R+3 équipés, dans le seul chef-lieu, qui proposent des nuitées, été comme hiver, à partir de 6 000 dinars. Certains haussent la barre à plus de 10 000 dinars pour une nuit durant la saison estivale et continuent toujours de la maintenir en hiver en raison de la forte demande, qui se manifeste notamment au cours des week-ends. La location mensuelle en période hivernale est proposée à partir de 30 000 dinars et le double, voire plus, pour seulement deux semaines en été. Ces habitations imposent une rude concurrence aux 63 établissements hôteliers essaimés à travers le territoire de la daïra d’Aïn El Turck, dans la grande majorité est répertoriée dans le chef-lieu. Toujours est-il que ce phénomène a commencé à prendre des proportions démesurées avec l’apparition dans le paysage de cette région côtière, au milieu des années 2 000, de résidences constituées d’appartements meublés, qui proposent des tarifs de location donnant le tournis au plus des imperturbables. Depuis, ces résidences ont foisonné comme des champignons, en s’accaparant la moindre parcelle et en allant même jusqu’à empiété et/ou envahir des superficies de terres agricoles, souvent acquises dans des conditions douteuses. Ce triste constat s’identifie à travers la série de scandales liés au détournement et à la dilapidation du foncier. Depuis l’avènement de la délégation de l’exécutif communal, DEC, puis de l’assemblée populaire communale, APC, rares sont les maires, qui n’ont pas été cités dans ces scandales et de ce fait, poursuivis en justice.
Toujours est-il que la décisions de l’ouverture des plages a été à l’origine d’un rush mémorable de vacanciers vers la contrée d’Aïn El Turck, qui sont durement éprouvés par l’exiguïté, l’humidité et le torride, prévalant dans les logements des sordides cités dortoirs essaimées à travers la banlieue oranaise. L’allègement de l’éprouvant confinement de plusieurs mois, a suscité, chez tout un chacun, l’envie de déstresser au bord de la mer et/ou de séjourner dans l’une des localités de la contrée côtière d’Aïn El Turck durant ce qui reste de cette légendaire torpeur estivale en ces temps de crise sanitaire. En dépit du risque de la propagation de la pandémie de Covid-19, toujours suspendu sur les têtes telle l’épée de Damoclès, des familles, des jeunes et moins jeunes, en quête d’une bouffée d’oxygène, n’ont pas hésité à prendre d’assaut les plages de cette partie de la wilaya et ce, dès la levée de l’interdiction de leur accès. L’ambiance particulière, qui prévaut depuis cette fin de semaine sur les plages de la contrée d’Aïn El Turck, ne commence à s’estomper, couvre-feu oblige, qu’un court intervalle de temps avant 22 heures. Les goélands et autres oiseaux de mer investissent aussitôt les lieux, en poussant des cris rageurs, tout en picorant et en se disputant les restes de victuailles abandonnés sur le sable par l’incivilité.
Rachid Boutlélis

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