La «revente» de logements sociaux de recasement
Selon plusieurs témoignages, des logements neufs, affectés à des familles présumées mal-logées, seraient déjà discrètement mis en vente par leur locataire, «heureux bénéficiaire» de l’une des nombreuses opérations de relogement engagées à Oran ces dernières années. Un confrère de la presse locale signale des annonces insolites de vente d’un appartement à la cité des 763 logements publics à El Barki. Des logements distribués il y a moins de cinq mois aux demandeurs inscrits au vieux registre des «dossiers à points» qui traîne à Oran depuis près de cinquante ans. A la cité HLM/USTO, un retraité, devenu «courtier indépendant» en immobilier, confirme ce constat et se propose même de dénicher des logements en vente à bas prix dans les différents pôles urbains de Belgaid, Oued Tlelat, Missergine ou Ain Beida, affectés au relogement des occupants des bidonvilles et du vieux bâti. Par ailleurs, selon des observateurs avisés, bon nombre de nouveaux logements sociaux affectés à des «bénéficiaires» demeurent encore fermés et inoccupés plus de cinq mois après l’opération de relogement. Même si ces logements, propriétés de l’office de gestion et de promotion immobilière (OPGI) sont , en principe incessible, beaucoup prennent le pari gagnant qu’ils ne seront nullement inquiétés après l’achat «sur parole» d’un logement en attendant une future et bien probable «régularisation». Sur les réseaux sociaux, des annonces de vente font curieusement référence à une déclaration faite à l’assemblée nationale par le ministre de l’Habitat faisant référence à une possible cession des logements publics locatifs à partir de janvier 2023. On sait que la prolifération des bidonvilles à Oran et le squat permanent des vieilles bâtisses non démolies sont en grande partie nourris par la course effrénée à l’obtention d’un logement neuf. La politique d’éradication des bidonvilles a depuis longtemps atteint ses limites et ne sert plus qu’à entretenir les pratiques mafieuses de certains vendeurs de lots de terrain et de baraques sauvages occupant illicitement le domaine public à travers toutes les communes.
Par S.Benali