Oran Aujourd'hui

Le record des retards de livraison des projets

Évoqués en 2009 puis lancés en 2014, il y a déjà une décennie, les travaux de l’un des projets les plus structurants d’Oran, la pénétrante autoroutière devant relier directement le port d’Oran à l’autoroute Est-Ouest, ne sont toujours pas achevés. Plusieurs wali se sont succédé au chevet de ce projet, héritant à chaque fois des retards et des mêmes contraintes et paradoxes pénalisant à plus d’un titre. Ce projet de pénétrante, devait permettre de désengorger la circulation urbaine saturée par les poids lourds au niveau de plusieurs axes urbains menant vers le port d’Oran, n’a pas cessé d’être au coeur des préoccupations et des injonctions répétées des wali et des ministres des transports successifs venus à Oran pour inspecter le chantier. Mais à ce jour, ce projet confié à un groupement algéro-turc traîne en longueur malgré les annonces et les échéances avancées pour sa finition et sa mise en service.
Cette nouvelle pénétrante au port d’Oran devait aussi permettre de booster les flux commerciaux au port d’Oran en cours d’extension avec notamment un projet de nouveau terminal à conteneurs.
On sait aujourd’hui, selon des experts proches du dossier, que de grandes contraintes techniques ont été rencontrées sur le terrain durant les travaux. Des contraintes qui auraient pu être connues, cernées et réglées à l’avance si la conception et la maturation du projet et de la variante retenue avaient été menées avec rigueur et efficacité. Il est vrai aussi que deux années ont été perdues en raison des bouleversements causés par la pandémie du COVID 19. Fatalement, le coût initial du projet estimé à plus de 20 milliards de dinars a été largement dépassé, atteignant selon certaines sources le montant faramineux de près de 70 milliards.
La pénétrante au port d’Oran, décrite au départ comme une simple route longeant la frange marine vers Canastel, est devenue plus tard, avec ses viaducs et ses tunnels, le symbole d’énormes défis techniques. La perspective des Jeux méditerranéens qui devaient initialement débuter en juin 2021 avait également incité les autorités concernées à exiger la livraison du projet le plus rapidement possible. Mais les discours et les engagements ne seront jamais tenus, tant il est vrai que les contraintes allaient encore persister. Même le premier tronçon qui devait être déjà livré au début de l’an dernier n’est pas opérationnel. Ironie de l’histoire, une plage artificielle gracieusement, aménagée par l’entreprise de réalisation, a été ouverte au bas des falaises des genêts, durant un été puis «refermée» pour de multiples incohérences liées aux accès et à la qualité de l’eau de mer que l’on dit polluée par les déversements d’eaux usées.
«Ce projet de pénétrante vers le port, ironisent des mauvaises langues locales, risque de battre le record des retards d’achèvement de projets détenu à ce jour par la grande mosquée d’Oran livrée après trente années d’attente…». Mais ils oublient au passage la grande infrastructure initialement dédiée à un «palais des congrès» à Haï Sabah, aujourd’hui renommée «complexe culturel», et qui reste inachevée et abandonnée depuis plus de vingt ans pour on ne sait quelle obscure raison. Ainsi va Oran
Par S.Benali

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