Le rush estival sera en toute vraisemblance confronté cet été, également, à l’absence de l’éclairage public sur la majorité de la route de la corniche supérieure à triste réputation, plus précisément entre le lieudit Aïn Khadija, dans la municipalité de Mers El Kébir et l’entrée du bourg Coca dans celle d’Oran.
En effet, selon le constat établi sur le terrain, la partie de cette route sinueuse, qui serpente au pied du mont Murdjadjo, sur une distance d’environ 15 kilomètres, les automobiles auront à allumer leurs phares et leurs antibrouillards en empruntant dans les ténèbres cette tranche de route, qui se couvre presque régulièrement d’une épaisse brume après la tombée du crépuscule. Un tronçon routier constitué essentiellement de virages très serrés, rétrécissement inopinés et barrières de sécurités oubliées, qui rythment le périple funeste accroché au flanc de la montagne Murdjadjo, affublé d’une réputation glaçante.
Il convient de noter qu’une décennie après son aménagement, qui a coûté la bagatelle de près de 200 milliards de centimes, avenant y compris, la route de la corniche a été enfin ciblée trois ans auparavant par une opération d’installation de l’éclairage public, certes partielle, mais grandement nécessaire. Il s’agissait de poteaux électriques, qui ont été installés, sur les deux bas-côtés de l’axe routier, sur une distance de huit kilomètres, entre la commune de Mers El Kébir et le chef-lieu de daïra d’Aïn El Turck.
Que d’eau de mer a coulé en contrebas de cette route depuis son inauguration en 2012 par le wali de l’époque, Boudiaf Abdelmalek en l’occurrence. Les usagers ont été, depuis, gavés à satiété de promesses formulées par les autorités, qui se sont succédé depuis la mise en service de ce sombre axe routier, dans toute l’acceptation du terme, baptisé la route de la mort.
Un lourd tribut, enfanté par la pagnoterie éprouvée par les uns et les autres chargés dans la gestion de ce volet , s’identifiant depuis son inauguration à travers une quinzaine de morts et autant de blessés, à différents degrés de gravité, suite à des chutes de véhicules du haut de la falaise, pèse de tout son poids sur cette route, constituée essentiellement de virages à épingle à cheveux, qui n’a pas volé son baptisé. Toujours est-il que pour la gouverne un apport de 6,6 milliards avait été dégagé d’une manne d’argent dont a bénéficié la daïra d’Aïn El Turck dans le cadre du Plan communal de développement (PCD) de l’année 2015 et ce, pour l’installation de candélabres à partir du lieudit Aïn Khadija à Mers El Kébir jusqu’à la bretelle desservant la route menant à la municipalité de Bousfer et l’accès Nord-Ouest de celle d’Aïn El Turck.
Suprême ironie, en inaugurant en 2014 la deuxième et dernière tranche des travaux d’aménagement de la route de la corniche supérieure, transformée en une double voie, Abdelghani Zaâlane, wali d’Oran de l’époque, a souligné « qu’il veillera à ce que le délai de réalisation soit respecté dans tous les travaux, qui contribueront à la sécurité et le bien être des usagers de ce tronçon routier ».
Il a fallu attendre jusqu’en 2021 pour que des candélabres soient installés entre Mers El Kébir et Aïn El Turck. « L’obscurité ambiante, majorée avec l’épais brouillard, qui recouvre une grande partie de cette route en lacets, peut surprendre même le plus averti des automobilistes. La peur d’être surpris dans cette obscurité par des sangliers, nombreux dans cette zone à la recherche de nourriture, qui surgissent assez souvent tôt le matin et après le crépuscule des fourrées ceinturant cet axe routier, s’ajoute aux contraintes et autres désagréments rencontrés sur cette route » a fait remarquer avec une pointe de dépit un automobiliste habitué à ce tronçon routier, demeurant dans le chef-lieu de ladite daïra.
«C’est une mauvaise route, parce qu’il y a toujours des accidents, beaucoup de virages et il y a du brouillard. C’est très angoissant d’ emprunter cette route, mieux vaut avoir le cœur bien accroché» a déploré un autre automobiliste désappointé de la localité de Bouisseville.
Rachid Boutlélis