L’agonie financière d’APC d’Oran
Comme chaque année depuis des décennies, l’APC d’Oran enregistre encore une fois et sans surprise un énorme déficit budgétaire entre les dépenses et les recettes financières.
Avec pas plus de 355 milliards pour le prochain exercice 2023, la commune d’Oran devra attendre les aides de la wilaya d’Oran pour pouvoir assurer totalement le paiement des salaires de ses travailleurs et employés.
Un personnel pléthorique en grande surcharge qui n’a cessé d’augmenter au rythme des recrutements anarchiques opérés depuis cinquante ans par les différents maires et gestionnaires qui se sont succédé aux commandes de l’APC.
Avec cette charge salariale qui dépasse les 400 milliards de centimes, l’APC ne peut donc s’en sortir sans un apport financier conséquent de la part de l’Etat.
Et selon un expert local, cette aide vitale ne permettra pas pour autant à l’APC d’Oran de retrouver un semblant d’équilibre ou une lueur de renouveau et de progrès dans la gestion de ses finances.
Il faudra donc encore une fois se contenter d’un minimum drastique pour assurer les missions municipales élémentaires et répondre tant bien que mal aux besoins et aux attentes des citoyens de la commune.
Et selon des mauvaises langues locales, plongées dans un pessimisme sans limites, l’équipe municipale actuelle serait loin d’avoir le profil, la motivation et encore moins la capacité de «sortir un lapin du chapeau», en réalisant un miraculeux exploit de gestion permettant à la commune de sortir du gouffre.
Même si souvent des solutions sont là, évidentes et visibles, bien trop d’entraves et de paradoxes pénalisent les approches et les tentatives de réformes devant permettre d’assainir le mode de gestion et de fonctionnement de la Commune.
Notamment en matière d’exploitation du patrimoine productif, de recouvrement des taxes communales et des recettes, de recensement et de maîtrise des actifs détenus en toute propriété par l’APC et de bien d’autres éléments et outils de gestion, indispensables au bon fonctionnement des services, mais qui restent ignorés et souvent piétinés par un système gangréné, il faut le dire, par un certain déficit de rigueur, de compétence et d’intégrité.
Car dans bon nombre de dossiers, de l’hygiène public à la réglementation urbaine et environnementale, en passant par la maintenance des routes, des trottoirs, des écoles, ou des marchés, les carences et les défaillances constatées ne sont pas forcément liées au déficit financier permanent généré depuis longtemps par le dérèglement de tout le modèle de gouvernance locale assis sur une légitimité partisane contestable et des paradoxes devenus irréductibles.
« Transformer les APC en entreprises économiques fiables et performantes ne reste encore qu’un slogan utile à l’entretien des illusions.
Car il s’agit avant tout d’assainir le terrain de gestion et de changer les pratiques, les comportements et les mentalités rétrogrades héritées telles un atavisme par des décennies de tâtonnements et de culte de la médiocrité, de la corruption, des passe-droits et du clanisme primaire qui génère querelles et conflits au sein des équipes municipales.
Par S.Benali