EDITO

L’Algérie a fait son choix

En ces temps où la relance industrielle d’un côté et la réorientation des subventions publics de l’autre font débat, une interrogation s’impose : l’Algérie avait-elle un autre choix ? La réponse est oui. Mais elle n’a pas fait celui d’autres nations dites émergentes et autrement plus riches que l’Algérie. Ces nations que l’Occident présente comme des exemples à suivre, soutenu dans ses déclarations par des cercles d’affairistes locaux, ont certes fait de la croissance à deux chiffres. Mais dans leur course à la performance économique, ils ont laissé beaucoup de monde sur la route. Des laissés-pour-compte, on en dénombre des dizaines de millions au Brésil, aux Philippines, en Inde… Des populations totalement démunies et qui ne peuvent pas s’en sortir, parce que exploitées par une classe de nouveaux capitalistes hyper riches. Ces pauvres sont totalement abandonnés par l’État qui rechigne à faire du social. Allez dire à un habitant des favelas s’il espère un jour bénéficier d’un logement social, rien parce qu’il est né brésilien. Ou alors allez informer un agriculteur indien que l’Etat a l’intention de le soutenir quoi qu’il lui en coûte. Ils ne vous croiraient pas. D’ailleurs, ils estimeraient pareilles dispositions impossibles à réaliser.
L’Algérie aurait pu faire ce choix de développement. Mettre l’économie au-dessus de la personne humaine et régler, comme le font d’autres, les protestations sociales par un recours systématique à la répression jusqu’à ce que le peuple abandonne la partie et attende des générations pour pouvoir habiter un logement décent, allumer une lampe électrique ou se chauffer au gaz. Quoi qu’en dise, cette option a toujours été à portée de l’Algérie. L’Etat avait toute latitude de faire de la croissance à deux chiffres, plaire aux grands de ce monde sur le malheur de son peuple. Et personne au FMI et à la Banque mondiale ne lui aurait tenu rigueur. Une simple opération de communication, et l’enfer des pauvres aurait pris des contours romantiques, comme on le constate pour les favelas, en passe de devenir des monuments culturels.
L’Algérie a fait l’autre choix, celui du développement de la personne avant tout autre considération. Les centaines de milliards de dollars de la rente pétrolière sont allés au remboursement de la dette extérieure pour ne pas pénaliser l’Algérien de demain, ils ont servi à construire des millions de logements pour en finir avec les bidonvilles, ils ont été placés dans la réalisation de barrages, de stations de dessalement pour étancher la soif de la population. L’Algérie a fait son choix, celui de donner à la déclaration du Premier Novembre un prolongement concret sur le terrain. Les chiens peuvent toujours continuer à aboyer.
Par Nabil.G

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