EDITO

Le 1er mai et le nouvel ordre mondial

Les travailleurs algériens célébreront demain, à l’instar de leurs collègues du monde entier, la Journée mondiale du travail. Une célébration sous le signe, cette année, d’un redressement du pouvoir d’achat voulu par les pouvoirs publics, entravé par une inflation mondiale. La particularité de cette journée s’en trouve quelque peu chamboulée par cette inflation qui n’épargne aucun travailleur que celui-ci soit occidental, africain ou asiatique, mais aussi par le nouvel ordre mondial qui pointe du nez. La redistribution des cartes entre les pôles de puissances régionaux et la déstabilisation du concept même de mondialisation telle que conçue par les occidentaux, amènent une nouvelle réalité géopolitique qui impacte d’une manière ou d’une autre le monde du travail à l’échelle planétaire.

Dans cette nouvelle configuration où, pour l’heure, ce sont les Etats qui se positionnent indépendamment des intérêts des masses laborieuses, l’on peut aisément imaginer des évolutions successives qui, forcément, appelleront d’autres acteurs, à l’image des forces armées, des ONG et des sociétés civiles. Ces dernières, dont les travailleurs sont parties intégrantes, auront leur mot à dire dans une seconde étape du nouvel ordre mondial qui changera les équilibres des forces en faisant émerger de nouvelles lignes de démarcation entre les Etats et au sein de Etats eux-mêmes.

Cette perspectives très vraisemblable fera des travailleurs, une chance d’émancipation des sociétés ou alors une arme de leur destruction, selon le niveau d’éveil des couches laborieuses. Il va sans dire, en effet, que la guerre de 4e génération ne cessera pas avec l’avènement de nouvelles puissances portées par des soft power contredisant celui de l’occident. Dans cette guerre, ce sera à celui qui saura contrôler les syndicats, en sus des opinions publiques, qui fera avancer des pions dans le nouvel échiquier mondial.

En cela, l’Algérie a la chance de compter sur un peuple déjà très conscient de l’intérêt de la sauvegarde de l’Etat nation, une classe laborieuse qui sait entrevoir les risques de déstabilisation et un Etat protecteur qui a toujours su devancer la demande sociale. Les récentes hausses de salaire et l’institution de l’allocation chômage témoignent d’une compétence nationale en matière de prospective sociale. Il faut dire qu’en la matière l’Algérie et ses travailleurs bénéficient d’une situation qui les avantage, à travers le statut de puissance énergétique de la nation. Cela en sus de son positionnement géostratégique.

On retiendra à titre simplement illustratif que «les prix du pétrole ont augmenté ce vendredi avec les coupes de production imminentes de certains pays de l’Opep+ ainsi que l’arrivée de la « saison de la conduite », malgré des craintes persistantes de récession mondiale». Ce petit passage tiré d’une analyse de conjoncture du marché pétrolier suffit, à lui seul, de mesurer la chance de l’Algérie dans le nouvel ordre mondial.

Par Nabil.G

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