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Sa mission permanente auprès de l’ONU appelle à une réunion:
L’Algérie dénonce une prise d’otage du Comité d’El Qods

Il y a lieu de rappeler que ce Comité présidé par le roi du Maroc, créé en 1975, a tenu uniquement deux réunions au cours des 20 dernières années. Comment peut-on donc tirer une conclusion de satisfaction d’un travail qui n’a même pas été réalisé.

Si l’entité sioniste se permet d’agresser la mosquée d’El Qods avec autant de régularité et de facilité, c’est précisément parce qu’elle dispose d’un allié sûr et soumis au sein du Comité El Qods. L’allié en question n’est autre que le Maroc qui préside aux destinées de ce comité. De fait, la Mosquée et troisième Lieu saint de l’Islam se retrouve sans défense et livrée au massacre de l’armée israélienne et aux colons juifs. Et pour que cesse cette ignoble complicité sur le dos des Palestiniens, la Mission permanente de l’Algérie auprès de l’Onu, a renouvelé sa demande ferme pour tenir une réunion du Comité d’El Qods. L’objectif de la démarche consiste à examiner la situation dramatique que vit la population d’El Qods. Destiné à la Mission permanente d’observation de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) auprès de l’ONU à New York, l’appel de l’Algérie fait référence à sa note verbale du 15 avril 2022, révélant la situation dramatique à El Qods, notamment dans la mosquée d’El Aqsa. La mission algérienne auprès de l’Onu affirme que la situation qui prévaut en Palestine «ne tolère plus la poursuite des discours d’éloge détachés de la réalité».
La diplomatie algérienne en veut pour illustration l’ahurissant communiqué de l’OCI qui «appelle à mettre en avant le rôle important accompli par le Comité d’El Qods sous la présidence du souverain marocain, Mohamed VI».
Il y a lieu de rappeler que ce Comité, créé en 1975, a tenu uniquement deux réunions au cours des 20 dernières années. Comment peut-on donc tirer une conclusion de satisfaction d’un travail qui n’a même pas été réalisé. Et pour cause, la seconde et dernière réunion du comité remonte à 2014.
«Consciente de la gravité de la situation prévalant actuellement dans la ville d’El Qods où le peuple palestinien frère est victime de graves violations des droits de l’homme par les forces d’occupation», la Mission permanente de l’Algérie a appelé «à une réunion du Comité d’El Qods dans les plus brefs délais afin d’accomplir ses missions et réaliser les objectifs pour lesquels il a été créé.»
L’exigence est claire et ne souffre d’aucune nuance. Pour preuve, la représentation algérienne à l‘Onu note fort opportunément que «la question fondamentale et cruciale est d’appeler à une réunion du Comité d’El Qods», tout en relevant que «toute autre démarche entreprise ne mérite aucun commentaire ou débat, et se veut une simple manœuvre et des tentatives pour tromper l’opinion publique musulmane et internationale, une fuite en avant et une vaine tentative de se dérober de la responsabilité envers la cause palestinienne».
La délégation algérienne a appelé la mission permanente d’observation de l’OCI auprès de l’Onu à généraliser cette note verbale à l’ensemble des Missions permanentes des pays membres à l’OCI auprès de l’Onu à New York.
Cette demande insistante de l’Algérie confirme son attachement à la cause palestinienne. Notre pays a multiplié ses efforts et actions en faveur du peuple palestinien en lançant cette semaine, plusieurs appels à la communauté internationale notamment à l’Onu, à «agir urgemment» face à l’escalade de la répression sioniste dans les territoires occupés.
«Les attaques commises par les forces d’occupation contre la sacralité de la mosquée Al-Aqsa et la violence qu’elles exercent sur les fidèles sans défense rappellent une nouvelle fois les violations systématiques des droits de l’Homme et des libertés fondamentales», a écrit le président de la République dans la lettre qu’il a adressé au secrétaire général de l’Onu.
A contrario des efforts algériens, la diplomatie marocaine a bloqué une déclaration du Groupe arabe à l’Onu visant à condamner les graves violations par les forces d’occupation sionistes de la sacralité des lieux saints à Al-Qods, et la répression sauvage qui s’est abattue sur des fidèles innocents. Une attitude que l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani a dénoncé.
«Encore une fois, le comportement irresponsable de la diplomatie marocaine, à travers l’activisme de mauvais aloi de son inénarrable représentant permanent à New York, vient de jeter une lumière crue sur l’opportunisme déplorable des autorités marocaines qui se sont assurées une rente viagère sur la question palestinienne, en particulier la présidence virtuelle du Comité Al-Qods, dont elles tirent des dividendes immérités, sur les plans politique et diplomatique, et ce sur le dos du peuple palestinien martyrisé par l’occupation et la répression», a indiqué M. Belani.
La pression diplomatique exercée par Alger s’est traduite par un travail de fond abattu par le ministre des Affaires étrangères. Ramtane Lamamra s’est entretenu avant-hier au téléphone avec nombre de ses homologues de pays arabes, appelant à cette occasion à «une réaction prompte et adéquate de la communauté internationale face à l’escalade de la répression (sioniste) et à l’accroissement du nombre des victimes palestiniennes».
Par ces communications téléphoniques, «le chef de la diplomatie algérienne a mis en évidence l’urgence d’une réaction prompte et adéquate de la communauté internationale face à l’escalade de la répression et à l’accroissement du nombre des victimes palestiniennes», ajoute le texte.
Nadera Belkacemi

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