L’Algérie opte pour les banques de développement
L’Algérie a amorcé, depuis plusieurs années, un nouveau dialogue financier international. Le pays tisse des liens solides avec l’ensemble des banques de développement et institutions financières régionales et mondiales. L’intérêt d’Alger est concret, en ce sens que l’Etat prend des participations dans ces institutions financières. Les cas de la Banque Islamique de développement et la nouvelle banque de développement des Brics attestent d’une démarche assumée. Dans un paysage économique où les besoins d’infrastructures et de ressources n’attendent pas, Alger affirme ainsi une détermination évidente, celle de se donner l’option de mobiliser des financements externes pour soutenir de grands projets structurants. Cette ligne de conduite vise à assurer des capacités d’investissement autonomes et adaptées à ses priorités nationales.
On en veut pour preuve le fait que l’Algérie renforce ses relations avec l’ensemble des banques de développement et des institutions multilatérales présentes sur l’échiquier international. La Banque africaine de développement (BAD), la nouvelle Banque de développement des BRICS et l’AIIB, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures sont autant de partenaires financiers potentiels de l’Algérie.
L’entrevue qui a réuni une délégation de l’AIIB avec le ministre d’Etat, ministre des hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, traduit cette volonté politique qui met la sauvegarde de la souveraineté du financement au rang de priorité.
Il faut noter, cependant, que la stratégie algérienne ne peut pas être réduite à une simple quête de crédits. Elle s’inscrit dans une vision à long terme qui consiste à bâtir des infrastructures résilientes, moderniser l’industrie minière, sécuriser l’approvisionnement en eau et renforcer les capacités et gestion des ressources énergétiques. Ce faisant, l’Algérie affirme sa détermination à utiliser les outils de la coopération financière internationale comme des leviers de croissance, sans diluer son identité ni son indépendance politique et économique.
Cela pour dire que l’ouverture aux banques de développement et à leurs réseaux de financement relève d’une démarche qui renforce l’indépendance économique du pays. Et pour cause, l’Algérie ne céderait pas sa souveraineté au nom d’une ouverture financière. Elle l’exerce, au contraire à bon escient. Elle choisit ses partenaires, les projets et les rythmes qui correspondent à ses propres priorités et à l’intérêt de la nation. C’est ce sens de la responsabilité et de la prudence qui a toujours guidé les négociations et les engagements depuis le remboursement total de la dette extérieure. Pour ne pas retomber dans la spirale de l’endettement, chaque prêt doit contribuer à une prospérité durable et librement maîtrisée. Ce à quoi s’attèle l’exécutif depuis des années déjà.
Par Nabil.G