L’ampleur des pratiques commerciales illégales
Une véritable usine clandestine de transformation et d’emballage de poissons et de plats préparés implantée illégalement sur un terrain agricole entre les communes de Hassi Ben Okba et Hassi Bounif a été découverte par les éléments de la gendarmerie nationale.
Les inspecteurs des services chargés du contrôle des activités commerciales ont trouvé à l’intérieur de cette usine non déclarée de grandes quantités de viande avariée et des bidons remplis de ce produit nocif utilisé pour masquer l’odeur de décomposition de la viande avant sa distribution à des restaurants et des fast-foods.
Un «fait divers» peu banal qui a choqué l’opinion oranaise, scandalisée par ces pratiques insupportables qui menacent la santé publique.
Des poissons congelés, des plats conditionnés, et même des glaces sont traités, transformés et emballés sans aucune autorisation légale de mise sur le marché. Des produits alimentaires qui sont de surcroît traités avec des conservateurs chimiques toxiques souvent utilisés dans les morgues pour la conservation des cadavres. Ces pratiques, qualifiées à juste titre d’inhumaines constituent une grave atteinte à la santé des consommateurs.
Les services de sécurité concernés ont évidemment procédé à l’arrestation immédiate du propriétaire de l’usine, un énergumène âgé de 53 ans, et à la saisie de plus de 7 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation. Plus de 100 kilogrammes de produits chimiques toxiques servant à la conservation des cadavres ont également été saisis sur le site clandestin, ce qui reflète l’hallucinante dérive et atteinte aux lois de la République.
Plus d’une vingtaine d’infractions graves ont été enregistrées dont l’exploitation illégale d’une installation pour une activité classée, la falsification et l’usage frauduleux de marques déposées, le non respect des normes d’hygiène et des règles sécurité alimentaire, et la mise en danger de la santé d’autrui.
Cette affaire, très commentée sur les réseaux sociaux, ne pouvait que susciter l’émoi, voire même la peur parmi des citoyens qui revendiquent plus de vigilance et de sévérité envers les auteurs de ces pratiques frauduleuses qualifiées même de criminelles.
Curieusement, bon nombre de commentateurs pointent du doigt les communes de Hassi Ben Okba et Hassi Bounif qui ont connu il est vrai ces derniers temps plusieurs scandales liées à la découverte d’abattoirs clandestins de baudets. A Oran, dans certains quartiers, des bouchers ont été inculpés pour avoir vendu de la viande d’âne et des produits impropres à la consommation.
Des scandales alimentaires qui ont connu un recul grâce à la vigilance et la prévention des services concernés. Mais bien plus que ces simples affaires liées à un délit de vente de viande d’âne ou de produits périmés, la découverte de toute une usine clandestine de conditionnement de produits alimentaires semble montrer que les tricheurs et les fraudeurs seraient prêts à défier l’ordre et la morale élémentaire, écrasant du pied les Lois en vigueur et méprisant les institutions de l’Etat.
La protection des consommateurs contre les pratiques commerciales illégales relève dès lors d’une priorité absolue.
Par S.Benali