EDITO

L’anglais, le temps et la science

L’Etat met le paquet sur l’enseignement de l’anglais. Le président de la République en a fait l’un de ses chevaux de bataille. Une priorité stratégique, puisqu’il est entendu que ce genre de décision parvient à produire des résultats à plus ou moins long terme. La conviction du président Tebboune tient à la nécessité pour l’Algérie d’entrer de plain pied dans la modernité technologique. Pour se faire, un apprentissage massif de la langue anglaise est un impératif incontournable. Le chef de l’Etat ajoute à cette condition nécessaire une algérianisation du processus d’acquisition de ce nouveau savoir linguistique. Il a, à ce propos, instruit le ministère de l’Education à l’effet de procéder à l’ouverture immédiate, dans les écoles normales supérieures (ENS), de la spécialité de l’enseignement de cette langue. L’on comprend que l’Algérie n’a pas l’intention de passer par les circuits diplomatiques et du partenariat pour alimenter ses écoles en enseignants de cette langue. Il y a ainsi dans l’attitude du président de la République un souci de souveraineté dans un secteur d’une sensibilité, du reste, reconnue.
Ce souci d’autonomie dans cette branche de l’enseignement public tient aussi à l’ambition présidentielle qui rend anecdotique un partenariat avec des pays anglophones. Et pour cause, l’intention du Président Abdelmadjid Tebboune n’est pas de rattraper quelques imperfections, mais de généraliser l’enseignement de l’anglais à partir de la 3e année primaire ! Le communiqué du Conseil des ministres est on ne peut plus clair à ce propos. «En vue de conforter l’enseignement de la langue anglaise à partir de la troisième année, Monsieur le Président a ordonné l’ouverture immédiate, dans les écoles normales supérieures au titre de l’année universitaire 2023-2024, de la spécialité d’Enseignant d’anglais pour le cycle primaire», lit-on dans le document rendu public.
Ce qui explique que la détermination du président de la République, est en rapport avec le fait que l’anglais est le plus important véhicule des connaissances technologiques modernes. Le Président Tebboune entend donc donner à la jeunesse algérienne l’opportunité d’un accès direct aux derniers développements scientifiques. Les Coréens, Japonais, Chinois et même Russes utilisent l’anglais dans leurs recherches scientifiques. On aura deviné l’objectif final du président de la République. Il veut armer l’Algérie pour jouer un rôle prépondérant dans la région. Avec une jeunesse instruite et ouverte sur le monde, le pays y gagnera énormément et réalisera son vœu d’émergence. Sachant que le temps est une donnée stratégique par les temps qui courent. Le caractère immédiat des instructions du Président trouvent toute leur justification. Il faut savoir que le gain de temps que cela peut procurer pour les prochaines générations d’Algériens est inestimable.
Par Nabil.G

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