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L’arbre c’est la vie

L’Algérie a lancé, hier, une opération de plantation d’arbres qui mérite d’être regardée comme l’un des leviers centraux de sa résilience face au dérèglement climatique. Dans un pays où plus de 80 % du territoire est arides et les 20% restants sont déclarés semi-arides, la couverture végétale n’est pas un simple ornement, mais un bouclier vital. Renforcer nos forêts, c’est réduire les températures, limiter l’évaporation et, par ricochet, freiner l’avancée du désert.
Dans le spectre des réponses à la crise climatique, les arbres jouent un rôle double et irremplaçable. Ils diminuent l’angle et l’intensité des vagues de chaleur, créent des microclimats où l’on respire mieux et permet aux cultures de survivre lorsque le soleil frappe fort. Leur ombre, souvent sous-estimée, apaise les sols et les êtres vivants qui les peuplent. animaux, insectes, et bien sûr les hommes et les femmes qui travaillent les terres, trouvent à l’ombre des arbres un refuge salutaire. Mais au-delà de l’ombre protectrice, les arbres favorisent l’infiltration des eaux de pluie, diminuent l’érosion et, sur le long terme, peuvent influencer modestement la pluviométrie locale en modifiant les cycles écologiques qui l’animent.
Côté climat, l’action n’est pas anecdotique. Elle s’inscrit dans une région où les dégâts du réchauffement se font sentir avec une intensité croissante. Stress hydrique, précipitations de plus en plus irrégulières, phénomènes climatiques extrêmes sont le lot d’un pays situé dans une zone à grands risques. Dans ce cadre, les arbres deviennent des organes vivants qui régulent les flux hydriques, améliorent l’efficience des ressources et créent des paysages qui résistent mieux à la sévérité des étés. Cette dynamique offre à l’Algérie et à l’ensemble de l’Afrique du Nord un exemple tangible de résilience face à un futur climatique incertain.
Le succès de cette opération réside surtout dans sa mobilisation citoyenne. Une société civile mobilisée, un mouvement associatif, des acteurs locaux convaincus par l’investissement dans le capital écologique commun qui garantit la sécurité alimentaire et sociale. Ce phénomène de participation populaire transforme le projet en moteur démocratique de reconstruction et de prévention. Il démontre que les solutions ne viendront pas uniquement des pouvoirs publics. Elles naissent aussi du cœur des villages, des petits collectifs, des écoles et des universités qui plantent, suivent et pérennisent les arbustes et les forêts.
Cela pour dire que cette opération n’est en rien cosmétique. Elle est au cœur d’une stratégie de résilience contre le réchauffement climatique. Elle porte une vision de long terme, celle d’une Algérie où le couvert végétal protège les sols, rafraîchit les villes, améliore le vécu collectif et prépare une transition écologique plus juste et plus robuste.

Par Nabil.G

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