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Une journaliste d’al-Jazeera tuée par un tir de l’armée sioniste:
L’assassinat d’Abu Akleh est un crime de guerre

Shireen Abu Akleh a été prise pour cible pour l’empêcher de témoigner et de dire la vérité sur l’opération sioniste à Jénine, souligne la Férédation internationale des journalistes qui a décidé de déposer plainte devant la Cour pénale internationale.

La journaliste Shireen Abu Akleh, 51 ans, une des plus connues de la chaîne Al-Jazeera, a été tuée hier matin par un tir de l’armée d’occupation sioniste alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine en Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne al-Jazeera ont dans la foulée annoncé le décès de cette journaliste par un tir de l’armée d’occupation sioniste lors de ces affrontements à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières et médiatiques sur place. Cet assassinat a fait réagir la présidence palestinienne qui, tout en qualifiant cet acte de «crime d’exécution»a tenu l’occupation sioniste «pleinement responsable», soulignant que «cela fait partie de la politique quotidienne menée par l’occupation contre notre peuple, sa terre et ses lieux saints». Ce crime, a ajouté la présidence et la blessure d’un autre journaliste Ali Samoudi, «fait partie de la politique de l’occupation consistant à cibler les journalistes pour masquer la vérité et commettre des crimes en silence».
Des organisations internationales et régionales ont appelé à une enquête «immédiate» sur cet assassinat. Le porte-parole officiel de l’Union européenne pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Luis Miguel Bueno, a appelé à une enquête «indépendante et immédiate». Dans un tweet, il s’est dit «choqué» par le meurtre de la journaliste Shireen Abu Aqleh alors qu’elle faisait son travail pour couvrir l’incursion sioniste à Jénine. «Nous exprimons nos sincères condoléances à sa famille et appelons à une enquête indépendante et immédiate pour introduire les coupables en justice».
Dans ce contexte, l’envoyé des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wencesland, a appelé à une enquête «immédiate et approfondie» sur l’assassinat de la journaliste Abu Aqila et à ce que les responsables soient tenus responsables, ajoutant que «les travailleurs des médias ne devraient jamais être pris pour cible». Pour la Ligue des Etats arabes, les autorités d’occupation portent l’entière responsabilité de ce crime odieux, appelant à «une responsabilité internationale et la poursuite de ses auteurs devant les instances judiciaires internationales compétentes pour crime de guerre et violation grave des règles du droit international». De son côté, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) y voit «une violation manifeste des lois et normes internationales, nécessitant une enquête immédiate».
Ce crime commis de sang froid par l’armée de l’entité sioniste a suscité de vives condamnations palestiniennes et de la communauté internationale, dont l’Etat de Jordanie, l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et le Qatar entre autres. Doha a condamné le crime dans les termes «les plus forts», le qualifiant de «violation flagrante» du droit international humanitaire et une atteinte à la liberté des médias et d’expression et au droit des peuples à accéder à l’information. L’Union Européenne (UE) et le Royaume unis se sont dit «choqués» par le meurtre de la journaliste palestinienne. La Coordonnatrice Résidente et Humanitaire des Nations Unies en Palestine, Lynn Hastings a dit sur twitter qu’alors l’ONU commémorait la liberté de la presse mondiale à Ghaza mercredi, «la journaliste palestinienne a été tuée ce matin en couvrant les affrontements entre les forces d’occupation et des jeunes Palestiniens à Jénine».
Au cours du mois d’avril dernier, le Comité de soutien aux journalistes, un organisme indépendant basé à Beyrouth qui s’occupe des affaires des journalistes arabes, avait fait état de 57 violations sionistes contre des journalistes palestiniens dans les territoires occupés, outre «l’arrestation, la détention et la convocation de 11 journalistes, la prolongation de la détention et l’émission d’un jugement de détention administrative pour quatre journalistes, ainsi que l’intensification des enquêtes avec quatre journalistes détenus».
De son côté, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’est engagée, mercredi, à renvoyer l’affaire de l’assassinat de la journaliste palestinienne, Shireen Abou Aqleh, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour faire la lumière sur le «ciblage systématique des journalistes palestiniens». Le secrétaire général de la fédération, Anthony Bellanger, qui a déclaré : «Alors que tous les détails de cet horrible crime apparaissent un par un, les témoignages des journalistes qui l’accompagnaient (Abou Aqileh) lorsqu’elle a été tuée indiquent qu’il s’agissait d’un acte délibéré et ciblage systématique», indique un communiqué de la fédération (basée à Paris).
M. Bellanger a souligné qu’Abou Aqileh et les journalistes qui l’accompagnaient portaient «des vestes et des casques de journalistes» et malgré cela, ils étaient «la cible de tirs (sionistes)». Il a ajouté : «Elle (Abou Aqileh) n’était pas à côté des manifestants et ne constituait pas une menace. Elle a été prise pour cible pour l’empêcher de témoigner et de dire la vérité» sur l’opération sioniste à Jénine, affirmant que sa fédération a décidé de déposer plainte devant la Cour pénale internationale.
Nadera Belkacemi

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