Le culte de l’échec et du renoncement…
Lors d’une récente visite de travail du wali d’Oran dans la daïra de Aïn El Türck, bon nombre d’observateurs et de journalistes ont pu constater la colère à peine dissimulée du premier responsable face aux carences et insuffisances constatées dans la gestion des affaires municipales et la maintenance du cadre urbain. «Le wali semble découvrir aujourd’hui ce qui pour nous relève d’un quotidien banal qui dure depuis des décennies…» nous confie un fonctionnaire, résident à Ain El Turk et témoin du parcours urbain anarchique et cahoteux de cette agglomération abusivement inscrite au registre de la promotion du tourisme balnéaire national. Comme bon nombre de ses prédécesseurs, le wali d’Oran n’a pas hésité à sermonner les gestionnaires élus et les responsables de différents secteurs d’activité chargés de veiller au bon fonctionnement du cadre de vie collectif et de répondre aux préoccupations et aux attentes des citoyens. Les remontrances du chef de l’exécutif ont eu le mérite de mettre encore une fois en évidence l’ampleur du laxisme et de l’incompétence de bon nombre d’acteurs installés par un accident de l’histoire aux principaux rouages de gestion des affaires de la collectivité locale. A quarante cinq jours à peine de la date de lancement des jeux méditerranéens, les autorités locales ont de quoi être inquietes face aux retards et au manque de finition constatés ici et là, notamment en matière d’aménagement, d’embellissement urbain et d’éradication des fameux «points noirs» signalés et dénoncés par le mouvement associatif et la presse locale. Malgré les fermes instructions des autorités locales et les énormes crédits affectés à la préparation de la saison estivale, le rythme et l’avancement des travaux sur le terrain est loin d’être conforme aux exigences et aux urgences dictées par la conjoncture. Les retards, les replatrages de façade, le bricolage permanent, le manque de rigueur, le culte des apparences, et bien souvent les dérives en matière de gestion des deniers publics ne cessent encore d’entraver la bonne marche vers le progrès et la modernité dans tous les segments de la vie collective. Depuis des décennies, les saisons estivales se suivent et se ressemblent, désespérément marquées par les mêmes contraintes et les mêmes défaillances connues en matière d’hygiène et de nettoiement, de transport et de circulation routière, d’alimentation en eau potable, de rejets des eaux usées à la mer, de prolifération de bidonvilles, d’occupation illicite et anarchique des espaces publics, et de bien d’autres dossiers livrés à la fatalité des échecs et du renoncement…
Par S.Benali