Le fardeaux du vieux bâti et des bidonvilles irréductibles
Lors de la session ordinaire de l’APW qui a eu lieu la semaine dernière au siège de la wilaya, le wali d’Oran M. Saïd Sayoud a tenu à rappeler que «plusieurs sites de bidonvilles ont été éradiqués ces trois dernières années et que le travail se poursuit pour éradiquer ce phénomène».
Le wali a indiqué notamment qu’une commission est à pied d’œuvre sur le dossier de Ras El Aïn où des extensions illicites et anarchiques sont constatées quotidiennement ce qui nécessite la mobilisation de tous les services concernés pour mettre un terme à ce fléau portant atteinte à l’image urbaine de la ville.Évoquant cette rubrique de l’actualité locale, les «mauvaises langues» attitrées dénoncent certaines failles et incohérences de cette politique d’éradication de l’habitat précaire qui reste toujours conditionnée par la capacité des pouvoirs publics à reloger les occupants de baraques illicites construites ou reconstruites parfois sur le site même d’un ancien bidonville rasé.
En réalité, au-delà même de la démolition des baraques illicites, la problématique du bidonville repose surtout sur la nécessité de gérer et de contrôler les mouvements de population sans cesse motivés et intéressés par l’acquisition d’une baraque illicite ou d’une vieille bâtisse menaçant ruine.
En effet, bon nombre de familles n’hésitent pas à construire des habitations de fortune dans le but de bénéficier d’un logement neuf.
Qui sont-elles? D’où viennent-elles? Qui les aident dans leurs démarches? Quelle est leur véritable situation sociale?…
Peut-on croire que les pouvoirs publics disposent de toutes les données et informations réelles permettant de prendre les justes décisions en matière de relogement dans le cadre du programme de lutte contre l’habitat précaire ? Les Oranais, parmi les plus âgés, savent qu’en l’espace de trente ans, plusieurs opérations successives de recensement des occupants de bidonvilles implantés sur le territoire de la commune d’Oran ont été menées par des «commissions» aux contours plutôt flous et incertains.
Car on sait hélas combien la sphère des compétences intégrées a été exclue ou marginalisée par l’ancien système de gestion qui refusait toute forme de rupture et de changement.
Oran, depuis plus de cinquante ans, traîne encore à ce jour les fardeaux du vieux bâti à risque d’effondrement et des bidonvilles irréductibles occupant de grandes zones urbaines comme à Ras El Ain et aux Planteurs.
Jusqu’à quand?
Par S.Benali