Oran Aujourd'hui

Les fondements sociaux d’un «espace vert»

La grande assiette foncière récupérée après démolition des préfabriqués de la cité dite «Batimate Taliane» est toujours en attente d’aménagement. Lors de la récente session ordinaire de l’APW d’Oran, le wali avait insisté sur la nécessité d’achever au plus vite les procédures administratives, dont la préparation des cahiers des charges, afin de lancer les travaux d’aménagement dans les plus brefs délais. Selon une source proche du dossier, plusieurs propositions auraient été présentées au wali, toutes axées sur l’affectation de ce terrain à un projet d’aménagement incluant des espaces verts, des aires de repos, de sports, de détente et d’espace de manifestations artistiques et culturelles. Même si rien encore n’est officiellement annoncé concernant les contours et le contenu détaillé du projet, on entend parler ici et là de «parc citadin», de «parc urbain moderne» ou même de «jardin culturel» et autres supputations plus ou moins fondées. On sait néanmoins que l’ancienne équipe municipale aux commandes de l’APC avait soumis un avant projet d’aménagement de l’assiette foncière récupérée en «parc urbain» avec création d’un espace ouvert dédié aux musiciens et artistes désirant présenter une oeuvre ou animer un concert en plein air. Pourquoi pas pourrait-on dire et même applaudir à cette initiative de gestion du territoire communal. Cependant, les experts locaux avisés pointent du doigt l’absence de rigueur et de cohésion entre les différents acteurs locaux concernés par le choix de tel ou tel investissement sur le domaine public. S’agissant de cette grande assiette foncière, depuis longtemps convoitée par les opérateurs du secteur privé, on peut légitimement s’interroger sur les règles et les critères qui ont été retenus pour la création, et la définition, de ce futur espace vert de loisirs ouvert au public. On a appris par exemple que le propriétaire du terrain serait l’office de gestion immobilière, OPGI, et que la structure d’accueil du public serait gérée par la direction de la Culture. Comme toujours à Oran, depuis des lustres, la commune concernée reste à la traîne, ignorée et marginalisée dans la plupart des décisions de gestion de son patrimoine urbain. Par ailleurs, l’ambiguïté, voire l’absence de politiques urbaines et environnementales cohérentes ne cesse de forger le culte des improvisations et parfois des échecs récurrents. Il suffit de regarder l’état des lieux et de s’interroger sur l’impact réel de tous les «espaces verts» existant à Oran, notamment l’es-promenade Létang et le grand Jardin des plantes, pour se rendre compte de l’ampleur des efforts devant être accomplis afin d’inscrire véritablement l’espace vert dans la trame sociale et culturelle de la Cité oranaise…
Par S.Benali

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