Oran Aujourd'hui

Le fléau des atteintes à la réglementation et au respect des normes

Depuis quelques jours, une campagne de démolition des extensions illégales réalisées par des commerçants, notamment dans le secteur de la restauration, est menée au pas de charge à travers le tissu urbain de la Cité.

Jeudi dernier, les habitants du beau quartier commercial El Akid à l’est de la ville ont été plutôt surpris et dubitatifs de voir que leur cadre urbain est impliqué lui aussi par les mesures prises pour assurer, nous dit-on, le respect des normes et des règles en matière d’urbanisme et de construction. Les engins de démolition mobilisés par les services communaux accompagnés des forces de police sont entrés en action pour détruire des extensions et des terrasses de restaurants et de cafétéria occupant le trottoir. Ce fut notamment le cas d’une terrasse d’un grand restaurant connu à Oran, qui suscitait des rumeurs et des polémiques liées à l’aménagement d’une terrasse sur trottoir, entravant quelque peu la circulation des piétons.

Parmi les habitants et les promeneurs qui observaient avec curiosité la démolition de la terrasse, certains ne manquaient pas de lancer des remarques abusives, affichant même leur désapprobation et leur soutien aux commerçants concernés par ces démolitions. «Ces terrasses empiétant sur le trottoir existent dans toutes les grandes métropoles.. pourquoi interdire ce qui peut donner de l’attractivité sociale et commerciale au quartier?». C’est là un argument souvent repris sur les réseaux sociaux par des commentateurs qui, photos à l’appui, dénoncent une forme d’excès de zèle dans l’interprétation et l’application des décisions gouvernementales ordonnant aux walis la démolition des extensions illégales non conformes aux règles de l’urbanisme.

Mais beaucoup s’interrogent sur l’opportunité de ces démolitions brutales, alors que des autorisations d’exploitation ont bel et bien été délivrées à des commerçants qui ont dépensé de belles sommes d’argent pour aménager «leur espace terrasse». Pourquoi les services de l’urbanisme et de l’APC concernés n’ont pas agi, ou plutôt réagi, juste au moment où les travaux d’extensions avaient commencé? Pourquoi n’a-t-on pas clairement notifié par écrit aux commerçants concernés que cette «autorisation d’exploitation» d’un bout de trottoir délivrée par une commission mixte ne donne pas droit à une fermeture et une appropriation de l’espace grâce à la pose de cloisons vitrées ou de barrières métalliques?

Difficile de croire que ces campagnes de démolition des extensions illégales de façades commerciales puissent parvenir un jour à éradiquer à elles seules le fléau des atteintes à la réglementation et au respect des normes en matière d’urbanisme et de construction. Un fléau qui nécessite une profonde réforme du système de gestion locale pénalisé par un déficit de compétence et de culture citoyenne…

Par S.Benali

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