Oran Aujourd'hui

Le fléau du vieux bâti non démoli…

Après les opérations de relogement de familles occupant le vieux bâti menées ces dernières années, les services communaux ont muré et condamné les portes d’accès et les fenêtres des immeubles menaçant ruine qui ont été évacués. Mais cela n’a pas empêché d’autres familles de venir squatter ces vieilles bâtisses en attente de démolition improbable.
Les services de la wilaya avaient pourtant annoncé que toute personne squattant un immeuble destiné à la démolition sera traduite en justice. Une menace sans conséquences qui n’a jamais pu dissuader les nombreux candidats à l’acquisition d’un logement neuf par le biais du «relogement des occupants du vieux bâti». Une politique sociale certes nécessaire, mais qui ne cesse de faire l’impasse sur les failles et les incohérences d’un système de suivi et de mise en œuvre en panne de rigueur et d’efficacité.
Avec la nouvelle annonce de relogement , dans les prochains jours, de plus de 3.000 familles occupant le vieux bâti, tous les observateurs avisés pointent du doigt l’augmentation considérable du nombre d’immeubles désaffectés qui seront «mis à la disposition» de nouveaux squatteurs venus de tous les coins de la région et du pays. Car le problème des immeubles désaffectés qui nécessitent d’être démolis se pose encore et toujours à travers plusieurs quartiers de la ville.
L’incapacité des pouvoirs publics à pouvoir démolir et éradiquer les bâtisses menaçant ruine désaffectées s’explique par des contraintes techniques liées à la structure des îlots d’habitation dans les vieux quartiers, le manque de moyens matériels et financiers, mais également par le déficit de compétence, de professionnalisme et d’engagement des Communes concernées déjà bien dépassées par d’autres dossiers de gestion qu’elles ne peuvent toujours pas maîtriser.
Finalement, la politique dite de «résorption de l’habitat précaire» et la multiplication des opérations de relogement à Oran ont entraîné la prolifération des vieilles bâtisses menaçant ruine présentant un danger pour la sécurité des riverains et des passants. Et celles qui ne sont pas de nouveau squattées par des familles en quête de logement, sont souvent transformées en refuge pour des marginaux, des vagabonds et des délinquants de tous bords.
Le fléau du vieux bâti, ni réhabilité ni démoli, semble enraciné à jamais dans le tissu urbain oranais, marquant s’il le fallait la légendaire fatalité des échecs et le mal de la stérilité qui ronge la ville depuis des décennies…
Par S.Benali

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