M.Djerad ne manquera pas de souligner l’apport important et croissant du secteur de l’Agriculture dans le PIB avec un taux dépassant 12.4% soit une valeur de production de 25 milliards de dollars en 2020, contre 23 milliards en 2019.
L’agriculture, son développement et son rôle stratégique dans l’Algérie nouvelle ont été les sujets qui ont fait l’essentiel des débats, hier, au «Forum de l’investissement agricole et agroalimentaire». Mise sous le patronage du président de la République, la rencontre qui a vu la participation des experts, des opérateurs économiques et de hauts fonctionnaires de l’administration centrale devait trouver la solution idoine à la nécessaire promotion de l’agriculture nationale et en faire l’un des piliers des exportations algériennes. A ce propos et en marge du forum, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a suggéré aux opérateurs du secteur agricole d’ouvrir «des antennes à l’étranger, notamment dans les pays voisins afin de hisser le volume des exportations nationales de produits agricoles». Une proposition qui révèle le souci du gouvernement d’être en phase avec les revendications des exportateurs. Cela passe nécessairement par un renouvellement sérieux de «la chaîne logistique dans le but de faciliter l’opération d’export», souligne M.Djerad qui n’a pas manqué de mettre en évidence l’importance particulière de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), puisque dit-il, c’est «un élément fondamental dans la politique agricole via sa mission d’établir la confiance entre l’agriculteur et l’administration.» Mais cela passe par la réforme de la dite caisse pour lui donner la dimension qu’elle mérite.
La capacité des agriculteurs algériens à relever le défi des exportations est d’autant plus à portée de main, qu’ «ils ont été à la hauteur en approvisionnant l’ensemble des marchés nationaux et en quantités suffisantes», a rappelé le Premier ministre qui a présidé l’ouverture des travaux de ce Forum avec le ministre de l’Agriculture, Abdelhamid Hemdani, en présence du Conseiller du Président, Abdelhafidh Allahoum, des membres du Gouvernement, des opérateurs économiques et des experts. Sur la réaction des agriculteur face à la pandémie, le Premier ministre a affirmé qu’ «en dépit des conditions exceptionnelles, nous avons pu, avec la contribution de l’ensemble des opérateurs dans le domaine, réaliser nombre d’acquis». M.Djerad ne manquera pas de souligner l’apport important et croissant du secteur de l’Agriculture dans le PIB avec un taux dépassant 12.4% soit une valeur de production de 25 milliards de dollars en 2020, contre 23 milliards en 2019, M. Djerad a rappelé que le secteur de l’Agriculture assurait plus de 2,5 millions d’emplois directs. D’où toute l’importance du forum.
La croissance forte et pérenne dont fait preuve le secteur fait que l’agriculture «a besoin, aujourd’hui, d’un investissement fort, afin qu’elle puisse contribuer, comme pilier principal, dans la relance économique nationale escomptée», a signalé le Premier ministre. Pour M. Djerad, la relance globale du pays «dépend essentiellement de la relance de ce secteur, principal moteur de la croissance et l’appui à une industrie agro-alimentaire efficiente, à travers laquelle l’Algérie retrouvera sa place et son rôle parmi les Nations au double plan régional et international». Dans ce cadre, le Premier ministre a réitéré son appel à tous les professionnels, les investisseurs, les porteurs de projets, les opérateurs et les partenaires, à «adhérer à cet important projet de développement qui contribuera indéniablement à l’édification de l’Algérie Nouvelle à laquelle nous aspirons». L’enjeu n’est pas du tout banal, puisqu’il est en relation directe avec la sécurité alimentaire du pays qu’il va falloir assurer. Concrètement le gouvernement ambitionne de réduire la facture d’importation des produits alimentaires, qui dépasse souvent les 10 milliards USD annuellement.
Le forum qui a enregistré une forte participation des différents acteurs, notamment les investisseurs, les chercheurs et les experts, est «une occasion d’échanger les avis autour des questions en lien avec les défis auxquels fait face le secteur, à l’effet d’asseoir de nouveaux contours d’un modèle agricole moderne et développé qui consacre le développement durable et équilibré des régions du pays, en vue de concrétiser la sécurité alimentaire», a affirmé le Premier ministre. Ce succès traduit une forte attente de la profession, pour peu que la bureaucratie ne vienne pas tout remettre en cause.
Yahia Bourit