Le pass vaccinal obligatoire changera-t-il les choses ? Le pays aura-t-il le temps d’atteindre un niveau de vaccination appréciable à même d’éviter le scénario de la 3e vague ? Rien n’est moins sûr.
La situation épidémiologique se dégrade doucement, mais sûrement. Le nombre d’hospitalisation dû au covid-19 est en hausse régulière. Les fluctuations du nombre de contaminés rendues publiques quotidiennement ne doivent pas tranquilliser les Algériens, bien au contraire, estiment les épidémiologiste qui annoncent avec une certitude scientifique la prochaine prédominance du variant Omicron, bien plus contagieux que le Delta. Le risque de voir les régions, jusque-là épargnées, touchées par la vague de l’Omicron est de mise. Le territoire de contamination sera donc très vaste et la quatrième vague a des chances d’être encore plus féroce que la précédente. Toutes ces raisons ont poussé le gouvernement à rendre obligatoire le pass vaccinal. Ce document qui doit prouver que son porteur a suivi le chemin vaccinal sera présenté pour «l’accès aux stades et salles des fêtes et ce, comme condition d’entrée et de sortie du territoire national et pour accéder à certains espaces, lieux et édifices affectés à usage collectif ou accueillant du public où se déroulent les cérémonies, fêtes et manifestations d’ordre culturel, sportif ou festif», affirme un communiqué des services du Premier ministre.
Concrètement cette mesure est applicable obligatoirement dans les stades et lieux de déroulement des manifestations et compétitions sportives, des salles de sport, infrastructures sportives et piscines, des espaces et lieux accueillant les rencontres, séminaires et conférences, des salles de cinéma, théâtres, musées et espaces et lieux de spectacles. Il faut savoir également que le même pass vaccinal sera aussi obligatoires dans certains espaces publics, comme les lieux de célébration de cérémonies et événements à caractère national et local, des salles, salons et foires d’exposition, Mais également dans des endroit plus privés à l’image des salles des fêtes et des hammams.
Parallèlement à cette obligation vaccinale, le gouvernement entend renforcer les dispositifs concernant les opérations de la vaccination des fonctionnaires de certains corps des administrations et institutions publiques. Il faut s’attendre à ce que la vaccination soit obligatoire pour l’ensemble du personnel des administrations publiques. L’exécutif ne s’arrête pas là et étend cette mesure, dont le caractère obligatoire ne fait vraisemblablement pas de doute, aux professions en rapport avec les services et le commerce. Cette mesure concernera prioritairement les employés exposés ou susceptibles d’être des vecteurs importants de contamination.
Ces mesures, qui s’inscrivent dans une démarche de l’adaptation régulière du dispositif de gestion de la crise sanitaire, visent aussi à «éviter le recours aux mesures de restrictions de la mobilité ou de suspension d’activités économiques, commerciales et sociales ou encore de confinement à domicile», précise le communiqué.
Le Comité scientifique, instance consultative du gouvernement qui a recommandé l’obligation vaccinale, estime important de respecter de manière stricte les gestes barrières et les différents protocoles sanitaires dédiés aux différentes activités économiques commerciales et sociales. L’instance scientifique appelle par ailleurs, avec insistance, les citoyens à participer massivement aux campagnes de vaccination qui ne connaissent pas encore les résultats souhaités. Il reste que le constat que font les observateurs de la scène nationale a trait au taux insignifiant de vaccination au niveau du corps médical et dans l’éducation nationale. Le pass vaccinal obligatoire changera-t-il les choses ? Le pays aura-t-il le temps d’atteindre un niveau de vaccination appréciable à même d’éviter le scénario de la 3e vague ? Rien n’est moins sûr.
Anissa Mesdouf