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Le MAE répond aux restrictions apportées aux mobilités par la France : «L’Algérie appliquera une réciprocité stricte»

Au regard de l’escalade qu’assume le Premier ministre français, la relation algéro-française est «prise en otage» et «mise au service de basses œuvres politiciennes indignes d’elle», note le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

L’Algérie entend appliquer la réciprocité «stricte et immédiate», lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public ce jeudi. Réagissant à une déclaration du Premier ministre français, François Bayrou, à l’issue d’un comité interministériel sur la migrations, le ministère algérien des AE affirme rejeter «catégoriquement les ultimatums et les menaces. De la même manière, elle appliquera une réciprocité stricte et immédiate à toutes les restrictions apportées aux mobilités entre l’Algérie et la France».
Cette réponse claire de l’Algérie part du constat que «dans la montée en cadence de l’escalade et des tensions que la partie française a imprimées à la relation entre l’Algérie et la France, l’Algérie n’a pris l’initiative d’aucune rupture et a laissé la partie française en assumer seule la responsabilité pleine et entière», précise le communiqué.
L’Algérie «s’est astreinte au calme, à la mesure et à la retenue. Ce faisant, elle n’avait pour objectif que d’exercer ses droits et d’assumer ses devoirs vis-à-vis de ses ressortissants vivant en France.
Le droit français, les conventions bilatérales, le droit européen et le droit international sont tous du côté de l’Algérie, notamment en matière de protection consulaire de ses ressortissants», explique le MAE dans son communiqué.
«Les manquements constatés aux obligations nationales et internationales sont le fait de la partie française, comme en témoigne le recours abusif et arbitraire aux décisions administratives d’éloignement des ressortissants algériens, les privant de l’usage des voies de droit que leur garantit la législation française elle-même», déplore le ministère des Affaires étrangères. «L’Algérie, quant à elle, est attentive à sa position internationale et reste attachée au respect de l’intégralité du corpus juridique régissant les mobilités entre l’Algérie et la France, sans sélectivité et sans détournement de ses vocations, telles qu’elles ont été identifiées conjointement par l’Algérie et la France», signale-t-il.
Le ton du communiqué, du reste, ferme et déterminé, prend toute sa mesure, lorsqu’on y lit que «toute remise en cause de l’Accord de 1968, qui a été au demeurant vidé de toute sa substance, sera suivie de la part de l’Algérie d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature, sans préjudice d’autres mesures que ses intérêts nationaux lui dicteraient d’adopter». Le ministère des Affaires étrangères constate, en fin, que «l’extrême droite française revancharde et haineuse aura réussi son pari.» Le gouvernement français semble avoir cédé au desiderata de cette frange raciste et anti-Algérie. Et l’Algérie de constater, au regard de l’escalade qu’assume le Premier ministre que la relation algéro-française est «prise en otage» et «mise au service de basses œuvres politiciennes indignes d’elle», conclut le communiqué.

Nadera Belkacemi

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