À l’occasion de la visite à Alger du Premier ministre italien, Mario Draghi, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Nasri, a estimé que le modèle économique italien peut servir d’exemple pour l’Algérie.
«Le modèle économique italien avec son importante assise industrielle et ses nombreuses PME/TPE peut servir d’exemple à l’Algérie», a-t-il déclaré hier lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Il a affirmé qu’il existe des possibilités pour porter à la hausse les échanges entre les deux pays à travers l’augmentation du volume d’exportation vers l’Italie. «Actuellement, il y a une hausse de la demande de gaz et du pétrole algériens, compte tenu des conséquences de la crise ukrainienne. C’est le moment pour l’Algérie de saisir cette opportunité pour avoir en contrepartie des accords de partenariat avec l’Italie ou avec d’autres pays qui viennent investir chez nous», a souligné Ali Bey Nsari. Il faut saisir la nouvelle configuration au niveau géostratégique dans le monde et tirer notre épingle du jeu et inviter les entreprises italiennes à investir en Algérie à l’occasion des visites des responsables de ce pays. Pour M. Ali Bey Nasri, cette invitation nécessite des prérequis, à savoir l’amélioration du climat des affaires. «Nous sommes toujours dans l’attente du nouveau code des investissements qui va permettre justement de faciliter l’investissement chez nous», a-t-il affirmé. Mettant en avant la profondeur des relations économiques entre l’Algérie et l’Italie, l’intervenant a indiqué qu’une partie de l’industrie algérienne est d’origine italienne. L’invité de chaine III de la Radio nationale a indiqué que «les Italiens sont des fournisseurs dans le domaine industriel très connus dans le monde notamment dans l’agroalimentaire, la sidérurgie et le secteur du plastique». Il a affirmé dans ce cadre que c’est le moment d’aller vers la délocalisation ou de la coproduction en Algérie dans l’investissement.
À une question sur l’intérêt des zones franches avec d’autres pays notamment sur le continent africain, l’intervenant a déploré le fait que la loi sur les zones franches n’est pas encore mise en œuvre. Ali Bey Nsari a précisé que «les zones franches sont un outil et une conception destinée à attirer les investisseurs étrangers dans un espace d’extraterritorialité fiscale, douanière et monétaire. Les investissements réalisés dans les zones franches sont exonérés de toute fiscalité directe ou indirecte.»
Il est à signaler enfin que la visite en Algérie du Premier ministre italien, Mario Draghi, vise à consolider une coopération historique, de plus en plus étroite dans tous les domaines mais surtout dans le gaz, marquée par une convergence de vues sur les questions économiques, régionales et internationales. Premier client de l’Algérie d’où elle assure le tiers de ses approvisionnements gaziers, l’Italie, dont le Président, Sergio Matarella, était en visite à Alger début novembre dernier, ne cesse d’exprimer cette volonté à renforcer la coopération bilatérale, en réitérant sa confiance quant à la fiabilité de l’Algérie en tant que partenaire. «Les relations algéro-italiennes sont solides, anciennes et stratégiques, et nous travaillons afin de les renforcer et de les consolider davantage», déclarait le président Matterella à l’issue d’un entretien avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tenu lors de sa visite à Alger.
Samir Hamiche