Le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le Pr Kamel Sanhadji, a plaidé, jeudi dernier, pour le recours à l’application du pass sanitaire en vue de protéger la vie des citoyens.
«Le pass sanitaire est incontournable, car il y va de la sécurité sanitaire des citoyens», a indiqué le professeur lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. «Il faut mettre en place le plus rapidement possible le pass sanitaire, quitte à le gérer de façon graduelle, de sorte que la culture se mette en place et que les citoyens voient que c’est dans leur intérêt et constatent concrètement que cela se traduit par une baisse des décès et des cas compliqués de Covid-19», a-t-il déclaré sur la Radio nationale.
Il a qualifié la situation actuelle de lamentable due à la faible cadence de la vaccination contre le coronavirus d’autant que seulement 20% du corps médical est vacciné, le même taux pour les enseignants et à peine 2% chez les étudiants. «La liberté de contaminer les autres ne fait plus partie du domaine de la liberté», a estimé le Pr Sanhadji, affirmant que le pass sanitaire peut être exigé au niveau des établissements recevant du public, telles que les universités, les mairies, les wilayas et les salles de cinéma.
Évoquant la mission de l’Agence nationale de sécurité sanitaire en ce qui concerne la lutte contre le coronavirus, le Pr Sanhadji a affirmé que l’organisme qu’il préside a remis son deuxième rapport au président de la République, concernant l’évaluation de la situation épidémiologique qui annonce la quatrième vague. «Le document comporte également une étude qui démontre l’efficacité des mesures de contrôle et de confinement sur la courbe des contaminations mais aussi, les effets positifs de la vaccination sur la réduction du nombre de décès», a-t-il indiqué.
L’invité de la chaîne III a déploré le relâchement dans l’application des mesures de protection et de prévention contre le coronavirus en plus du manque d’engouement pour la vaccination. «La vaccination est le seul élément qui permet d’éviter les cas graves ainsi que les décès dans les rangs des patients de la Covid-19», a-t-il ajouté.
Détaillant les risques que la quatrième vague peut engendrer, le professionnel de la santé a mis en garde contre les «dégâts» qui peuvent être engendrés par la nouvelle vague de la pandémie. «Lorsque cette 4e vague pointera son nez, elle se traduira par d’importants dégâts ; les plus récentes études démontrent que la vaccination massive de la population réduit fortement le taux de mortalité. Dans les pays qui ont vacciné au moins 70% de leur population, on voit une dissociation claire et nette entre la progression des contaminations et sa non répercussion sur les décès.», a-t-il déclaré.
Évoquant le nombre de personnes vaccinées par deux doses du vaccin qui est estimé à cinq millions, l’intervenant a affirmé que ce chiffre est faible. Pour le Pr Sanhadji, le temps presse vue l’arrivée de la saison hivernale, une période propice à la propagation du virus comme il est le cas pour la grippe saisonnière. «Il est urgent de se faire vacciner, car il faut attendre entre 4 et 6 semaines après l’inoculation du vaccin pour développer une réponse immunitaire», a-t-il suggéré.
Samir Hamiche