Le Forum économique algéro-russe, qui s’est tenu en marge de la visite présidentielle en Russie, a constitué pour le chef de l’Etat, l’occasion de développer un discours axé spécifiquement sur l’économie.
Pour son troisième et dernier jours de visite, le président de la République rencontrera, aujourd’hui, son homologue russe à Moscou, a rapporté, hier, la chaîne russe RT Arabic. La veille, il a inauguré la stèle commémorative du fondateur de l’Etat algérien, l’Emir Abdelkader. La cérémonie d’inauguration de la stèle commémorative de l’Emir Abdelkader, s’est déroulée en présence du ministre russe de l’Agriculture, M. Dimitri Patrouchev, et du ministre du Gouvernement de Moscou, Sergei Cheryomin.
Le chef de l’Etat a également reçu le Premier ministre russe, M. Mikhaïl Michoustine. Il avait présidé avant l’entretien, l’ouverture des travaux du Forum économique algéro-russe avec la participation de 70 opérateurs économiques algériens et 200 hommes d’affaires russes. Face à cette communauté d’affaires, très attentive à son discours, le président Tebboune a mis en exergue la renaissance économique de l’Algérie, favorisée par la multiplication des investissements dans plusieurs domaines.
Le Forum économique algéro-russe, qui s’est tenu en marge de la visite présidentielle en Russie, a constitué pour le chef de l’Etat, l’occasion de développer un discours axé spécifiquement sur l’économie. Le Président n’est pas allé par quatre chemins en affirmant que l’Algérie entend «rattraper le temps perdu et les opportunités d’investissement avec nos amis, avec l’Afrique et la région de la Méditerranée». Il en veut pour preuve, l’existence de «1.450 projets industriels en cours de réalisation». Affichant la détermination de l’Algérie de «s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures, un secteur dont les revenus seront exploités aux seules fins de développement», le chef de l’Etat a indiqué la forte progression des exportations hors hydrocarbures. Celles-ci «ont atteint en 2022 près de 7 milliards USD et nous aspirons à atteindre, cette année, 13 milliards de dollars, pour marquer ainsi la relance effective du développement», a souligné le président de la République, citant comme filières prospères l’industrie agroalimentaire, les start-up et les produits agricoles.
Pour atteindre ces objectifs, le président de la République a affirmé que l’Algérie «a créé une agence de promotion de l’investissement pour accompagner les opérateurs économiques algériens et étrangers désirant lancer leurs projets d’investissement». Il a également mis en avant «les efforts colossaux déployés en matière de lutte contre la bureaucratie, à travers la libération de l’investissement des entraves administratives».
Cela pour les efforts propres de l’Algérie. Concernant le partenariat algéro-russe, le président de la République a souligné que les amis en Russie «ont conscience des moyens importants de coopération disponibles dans les domaines du transfert technologique, du tourisme, de l’agriculture et des sciences».
Le Président Tebboune va plus loin dans sa volonté d’interconnecter les deux économies. Il a, pour ce faire, défendu l’option de voir les banques russes ouvrir des filières en Algérie «afin de favoriser la réalisation de transactions saines entre opérateurs privés, loin de toute dérive», a-t-il proposé. Et d’ajouter : «il est paradoxal de voir aujourd’hui en Algérie, 85% du capital national détenu par le secteur privé», non sans regretter le taux élevé d’argent public, 92%, en circulation dans la sphère économique et commerciale. «Vous êtes devant de réelles opportunités pour explorer les possibilités d’intégration économique dans de nombreux domaines», a lancé le Président Tebboune à l’adresse des participants au Forum, soulignant que l’Algérie «s’apprête, dans les années à venir, à mettre en œuvre un plan d’investissement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures de base, de l’agriculture, des produits pharmaceutiques, de l’agroalimentaire et des industries de transformation». Une opportunité en or pour les investisseurs du monde entier. Les Russes doivent pouvoir saisir l’occasion.
Nadera Belkacemi
