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Le Président Tebboune à la chaîne Al Jazeera : les relations avec le Maroc sont arrivées à «un point de non-retour»

Dans le dossier ukrainien, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «l’Algérie est habilitée à jouer un rôle de médiation dans la crise ukrainienne». Une déclaration qui a son poids visiblement bien mesuré par le chef de l’Etat.

La crise algéro-espagnole est la conséquence du revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental, a affirmé le président de la République, dans un entretien accordé à la chaîne qatarie Al Jazeera. Le chef de l’Etat a insisté sur le fait qu’en ce qui la concerne, l’Algérie considère «la position de l’Espagne vis-à-vis du Sahara occidental comme une position individuelle du Gouvernement Sanchez». Le Président Tebboune soutient que l’Espagne «s’est alignée dans le dossier du Sahara occidental avec des attitudes secrètes qui ne la déchargent pas de ses responsabilités».
Cet état de fait n’empêche pas la poursuite des relations économiques qui lient les deux pays, notamment en matière de fourniture de gaz algérien à l’Espagne. Dans le même cadre, le président de la République a affirmé que les «échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne se poursuivent et leur majorité s’effectue par le secteur privé dans les deux pays». Le Président Tebboune a dit, par ailleurs, «regretter que les relations algéro-marocaines en soient arrivées à ce stade entre deux pays voisins», soulignant que les relations entre les deux pays sont arrivées à «un point de non-retour» et que la position algérienne était une «réaction».
Si les relations avec le voisin ibérique sont mauvaises, c’est tout à fait le contraire concernant les relations avec l’Italie qui, en plus de leur caractère historique, remontant jusqu’à la guerre de libération nationale, elles connaissent ces derniers temps une embellie certaine. A ce propos, le Chef de l’Etat a mis en évidence l’accord sur l’énergie avec ce pays qui «couvre l’électricité, le gaz et l’hydrogène, et nous œuvrons à le mettre en œuvre en coopération avec l’Europe», soutient le Président Tebboune.
Dans le dossier ukrainien, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «l’Algérie est habilitée à jouer un rôle de médiation dans la crise ukrainienne». Une déclaration qui a son poids visiblement bien mesuré par le chef de l’Etat qui n’a pas manqué de rappeler que l’Algérie était «parmi les rares pays à jouir de la crédibilité nécessaire pour s’acquitter de cette mission». L’ambition est à la hauteur de la réputation du pays, d’autant que l’excellente relation entre Alger et Moscou, en sus de rapports très corrects avec les occidentaux parrains de l’Ukraine, positionnent l’Algérie à équidistance des belligérants. A ce propos, le président n’a pas manqué de souligner que sa «visite en Russie est toujours d’actualité et aura lieu le mois de mai sur invitation du président russe».
Par rapport aux relations algéro-françaises, le Président de la République a indiqué que « notre relation avec la France est fluctuante». Cependant, même si pour l’heure, elles sont suspendues, il n’est pas dit qu’elles ne connaissent pas dans un futur proche un réchauffement, puisque, a révélé le Président Tebboune, «l’ambassadeur algérien sera bientôt de retour à Paris». Une révélation qui suppose des discussions en cours pour aplanir les différends entre Alger et Paris.
Enfin, le chef de l’Etat a évoqué la cause palestinienne qu’il a qualifiée de «cause centrale» et de «question quasi interne en Algérie».
Nadera Belkacemi

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