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SAÏD AYACHI PRÉSIDENT DU CNASPS:
«Le Maroc collectionne les revers»

Le Maroc a enregistré plusieurs revers diplomatiques aussi bien en ce qui concerne le dossier du Sahara Occidental que le scandale de l’espionnage à grande échelle, connu sous le nom Pegasus, dans lequel il s’est empêtré.

Au lendemain de la d é s a p p r o b a t i o n dont le Maroc a fait l’objet, suite à l’affaire de l’espionnage en se servant du logiciel israélien baptisé Pegasus, l’administration du président américain, Joe Biden, a désavoué la décision de Trump qui a reconnu, à la fin de son règne, la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis occupés.
À rappeler que l’actuel président américain, Joe Biden, a publié, mardi dernier, un tweet sur la contribution des Etats-Unis dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, dont le contenu a affiché une carte mondiale où le territoire du Sahara occidental apparaît séparé de celui du Royaume du Maroc. Ces sujets et d’autres oencore ont été évoqués, hier, par le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), Said Ayachi.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, M. Ayachi a affirmé d’emblée que «le Maroc et Israël ont constitué un duo infernal pour mener des activités honteuses et malhonnêtes d’espionnage à l’aide du logiciel Pegasus». Il a affirmé que le dossier de l’espionnage a constitué l’un des revers pour la diplomatie marocaine, suivi par la position américaine concernant le dossier du Sahara Occidental. Pour ce qui est du second revers, à savoir le tweet du président américain, M. Ayachi a estimé qu’il s’agit d’»un indice supplémentaire sur la position de la Maison blanche à propos de la légitimité d’autorité de la RSAD sur les territoires du Sahara Occidental ». L’invité de la Radio nationale a rappelé que le tweet appuyé par la carte mondiale a montré les frontières sahraouies séparées du royaume chérifien. Il a précisé que le président américain, à travers son tweet, a désavoué la prétendue souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis occupés.
Pour M. Ayachi, ce tweet «vient compléter une série d’indices qui démontrent que l’administration Biden est en train de s’écarter des traits de Trump». Il a affirmé également que l’administration Biden est en train de contourner le décret de Trump en rappelant que le dossier sahraoui reste au niveau des Nations Unies et en pressant le secrétaire général de l’ONU à désigner un envoyé spécial dans le dossier du Sahara occidental pour favoriser les négociations. L’invité de la chaîne III a rappelé, dans ce contexte, un autre revers diplomatique auquel est confronté le Maroc. Il s’agit du démenti apporté par les États-Unis à la supposée participation américaine dans les manoeuvres militaires initiées par le Maroc dont une partie était prévue sur les territoires occupés sahraouis. Revenant avec détails sur l’affaire Pégasus, il a affirmé que celleci est dommageable pour le Maroc, étant donné qu’il espionne même ses propres partenaires dont la France, et ce, jusqu’au plus haut niveau. Il a indiqué que la réaction logique attendue serait de faire un rappel à l’ordre et peut-être même des réprimandes ou des sanctions contre le Royaume du Maroc pour des pratiques plus au moins inamicales. M. Ayachi a estimé qu’afin d’éviter un tel scénario, le lobby français pro-marocain est en marche au niveau des institutions françaises dont le Sénat et l’Assemblée nationale ainsi que des partis politiques, en essayant de minorer les choses et limiter les dégâts.
L’intervenant a affirmé que malgré les démarches du lobby français pro-marocain, l’affaire Pegasus laissera des traces et engendrera une sorte de retenue de certains milieux politiques français visà- vis du Maroc. M. Ayachi a rappelé, enfin, un autre échec de la diplomatie marocaine, à propos de la décision prise par la justice espagnole qui a rejeté le mandat d’arrêt marocain ayant visé le président de la RASD Brahim Ghali suite à son séjour médical dans la péninsule ibérique.
Samir Hamiche

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