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Il participe à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques:
Le Président Tebboune à Sharm Cheikh

L’Algérie qui figure sur la liste des pays très peu émetteurs de gaz à effet de serre, n’en subit pas moins les conséquences des usages exagérés de quelques grands pays, à leur tête, les Etats Unis d’Amérique et la Chine.

L’Algérie sera représentée au Sommet de la Cop 27 qui se tient en Egypte par le Président de la République. En effet, Abdelmadjid Tebboune a quitté, hier Alger, à destination de Charm El-Cheikh en Egypte où se tient la réunion des dirigeants du monde, sur invitation du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Le chef de l’Etat apportera la contribution de l’Algérie au même titre que les 200 présidents et monarques, également invités à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.

L’Algérie a déjà pris une part active à toutes les Conférence onusiennes axées sur le climat. Consciente des dangers climatiques qui guettent toute la région du sud de la Méditerranée, Alger a émis des propositions concrètes à chaque rendez-vous mondial sur le climat. Et à chaque fois, les responsables algériens réitèrent l’urgence d’une intervention internationale massive pour freiner un temps soi peu le réchauffement climatique, dont les conséquences sont déjà vécues par la planète entière, frappée par des ouragans et des inondations dans une partie du globe et des sécheresses et des incendies ravageurs dans une autre partie. Le président de la République qui prononcera, sur place, une allocution pour porter la voix de l’Algérie, s’en tiendra certainement au principe d’équité dans l’application de l’accord de Paris.

L’Algérie qui figure sur la liste des pays très peu émetteurs de gaz à effet de serre, n’en subit pas moins les conséquences des usages exagérés de quelques grands pays, à leur tête, les Etats Unis d’Amérique et la Chine. L’option retenue par nombre de nations, dont notre pays, consiste à s’en tenir à l’accord de Paris de la Cop 21, tenue à Paris en 2015, dont l’ objectif d’ailleurs confirmé par la Cop 26, est la limitation du réchauffement de la planète à +1,5 degrés.

Pour cela, les pays devront s’engager à accélérer la sortie du charbon, réduire la déforestation, accélérer le passage aux véhicules électriques et encourager les investissements dans les énergies renouvelables. La guerre en Ukraine et les difficultés financières de nombreux pays occidentaux plaident en défaveur de cette option. Il reste que cet impératif est incontournable et les pays les plus développés devront tenir leurs promesses en mobilisant au moins 100 milliards de dollars de financement climatique par an. C’est objectivement impossible, disent les observateurs.

En tout état de cause, l’Algérie partage ces objectifs et travaillera à Sharm Cheikh à trouver une solution de compromis susceptible de limiter les dégâts. Il n’est pas question pour l’Algérie que les pays développés imposent aux nations en voie de développement des conditions écologiques à même de freiner leur élan industriel et retarder leur essor économique.

En attendant l’ouverture de la Cop 27, les projections climatiques indiquent que les huit années de 2015 à 2022 sont les plus chaudes jamais enregistrées. «Alors que la COP 27 commence, notre planète envoie un signal de détresse», a commenté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un message vidéo diffusé à Charm el-Cheikh.

Cette « chronique du chaos climatique » montre  » clairement que le changement se produit à une vitesse catastrophique, dévastant les vies sur tous les continents », a-t-il ajouté, appelant à y répondre par des « actions ambitieuses et crédibles » pendant les deux semaines de cette conférence sur le climat en Egypte. Avec une température moyenne estimée de 1,15°C supérieure à celle de l’ère préindustrielle, l’année 2022 devrait se classer « seulement » à la cinquième ou sixième place de ces années les plus chaudes, en raison de l’influence inhabituelle, pour une troisième année consécutive, du phénomène océanique La Niña qui entraîne une baisse des températures.

Les nouvelles ne sont pas meilleures du côté de l’élévation du niveau des océans, principalement liée à la fonte des calottes glaciaires. Le niveau des océans est aussi à un « record » en 2022, avec une hausse de 10 mm depuis janvier 2020, soit 10% de la hausse enregistrée depuis le début des mesures par satellite il y a près de 30 ans. Et le rythme d’élévation a doublé depuis 1993.

Bref, la planète est en piteuse état et l’humanité va à sa perte à grande vitesse, à bien lire les rapports successifs d’organisations internationales, chargées de suivre l’évolution du climat et ses conséquences sur la planète.

L’Algérie, en sa qualité de pays-leader en Afrique a sans doute son mot à dire à Sharm Cheikh, mais la décision appartient aux Américains et eux Chinois qui, ces temps-ci ne s’entendent pas. Preuve en est qu’ ils ne coopèrent plus sur le climat. Les luttes géopolitiques brouillent les images et rendent des objectifs, pourtant vitaux, désuets face à des intérêts étroits…

Nadera Belkacemi

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