Après une absence de trois ans dûe à la pandémie de la covid 19, le rakb (caravane) de Sidi Lakhdar, moudjahid, soufi et laudateur du prophète (la paix et le salut sur lui), sera organisé samedi prochain En effet, selon les organisateurs, des fidèles qui nourrissent un amour pour Sidi Lakhdar se rassembleront à neuf heures à la Zawia-El Bouzidia, puis se rendent successivement à la Zawia Alawia et aux mausolées de Sidi Belkacem, sis à Mazagran et de Sidi Affif, situé dans la commune de Sidi Ali.
Ensuite, le cortège se diri gera au mausolée de Sidi Lakhdar, situé dans la commune qui porte son nom. Là, des aissaoua joueront de la ghaita et du tabal, après un recueillement et la lecture de versets coraniques à la mémoire de Sidi Lakhdar. Aussi, une soirée sera animée par les chanteurs chaâbis kamel Bourdib, Bouferma Haouari et Ghallamalah Abdelkader qui chanteront des qacidates de Sidi Lakhdar.
Né dans la contrée des Maghraouas dans le Dahra mostaganémois à la fin du 15ème siècle et mort à l’âge de 125 ans et six mois, Sidi Lakhdar a appris le Coran par coeur, la langue arabe et les sciences théologiques auprès de grands maîtres. Ensuite, il s’est enrôlé dans l’armée dirigée par des Turcs et obtient le grade de général.
A ce titre, il participe à plusieurs batailles contre les envahisseurs espagnols. Le 26 août 1558 à la tête d’une armée composée de soldats et de moudjahidines volontaires (des talebs et d’adeptes de zawias) venus de la région de Mostaganem et d’autres coins de l’ouest du pays, qui a fait subir une humiliante défaite à l’armée espagnole conduite par le conte d’Alicaudette qui avait l’intention d’occuper Mostaganem, lors de la bataille de Mazagran.
Onze milles soldats espagnols dont le conte d’Alcaudette ont été tués. Dans une quacidates « Kassat Mazagran maâlouma », Sidi lakhdar détaille avec minutie, le déroulement de cette bataille qui mit fin aux tentatives expansionnistes de l’Espagne. Ayant quitté l’armée, Sidi Lakhdar se consacre à la vie ascétique, et durant plus de quatre vingt ans, il se déploie à écrire des poésies en langue populaire, glorifiant le prophète Sidna Mohamed (la paix et le salut sur lui). Ainsi, ce genre de poésie est appelé « Chiir El Melhoun » dont Sidi Lakhdar est le précurseur.
Des chanteurs chaâbi ont chanté et chantent encore des poèmes de Sidi Lakhdar. Aussi, le mausolée de ce wali Allah Salah est visité quotidiennement par des centaines de femmes et d’hommes qui viennent de partout en quête de baraka.
Charef.N