Agriculture:
Le secteur qui a relevé le défi de la sécurité alimentaire de l’Algérie indépendante
La célébration du 60e anniversaire de l’indépendance nationale est marquée par de grandes performances du secteur agricole qui a réussi à relever le défi de la sécurité et de la souveraineté alimentaires, grâce à des rendements appréciables dans des filières stratégiques, permettant au pays de s’approcher de l’autosuffisance en la matière.
Après les années de braise, durant lesquelles les Algériens subissaient les affres du colonialisme français, et où la majorité d’entre eux n’arrivaient pas à subvenir à leurs besoins alimentaires les plus élémentaires, voilà que l’Algérie indépendante est classée aujourd’hui au même titre que les pays développés en matière de sécurité alimentaire. La confirmation de cette performance est venue du Programme d’alimentation mondial (PAM) des Nations unies qui a classé l’Algérie premier pays en Afrique en matière de sécurité alimentaire durant la période 2018-2020. Seul pays africain à avoir enregistré cette performance, l’Algérie a été ainsi répertoriée dans la même catégorie que la majorité des pays européens, des Etats-Unis, du Canada, de la Chine, de la Russie, du Brésil et de l’Australie, entre autres. De ce fait, le monde agricole, qui a beaucoup contribué à la Guerre de libération nationale et à la survie des populations rurales à travers le maintien de l’agriculture vivrière et des produits de terroir, est devenu aujourd’hui l’un des garants de la sécurité alimentaire et du progrès socio-économique du pays. Dès l’indépendance, l’agriculture a été au cœur des politiques nationales de développement. Parmi les plans agricoles mis en œuvre, la «révolution agraire» des années 1970, lancée par le défunt président Houari Boumediene.
L’objectif était double: atteindre l’autosuffisance alimentaire à travers la création d’exploitations agricoles modernes et résorber le chômage par l’attribution des terres prioritairement aux paysans qui n’en possédaient pas. La révolution agraire s’est également distinguée par la réalisation du barrage vert pour lutter contre l’érosion des sols. Aujourd’hui, la réhabilitation de cet acquis agro-écologique constitue l’une des priorités majeures inscrites dans le cadre de la lutte contre la désertification et les effets du changement climatique. Ces efforts consentis au fil de toutes ces années ont porté leurs fruits, en sécurisant l’approvisionnement du marché interne et en réduisant donc la dépendance du pays vis-à-vis des marchés mondiaux. C’est ainsi que le secteur agricole a réussi à faire preuve d’une forte résilience en 2020 face à la crise économique due au coronavirus. Avec une production de près de 3.500 milliards de Da en 2021, soit plus de 14% du PIB national, le secteur assure aujourd’hui plus de 73% des besoins du marché local avec des excédents à l’exportation pour certaines des 25 filières qu’il compte. Il contribue aussi fortement à la diversification des exportations du pays.
Un nouveau modèle agricole 2020-2024 orienté vers le développement durable
Dans sa feuille de route 2020-2024, inscrite dans le programme d’action du gouvernement, lequel consacre le programme du président de la République, le secteur a ajouté à la liste des filières stratégiques les oléagineux (le colza et le soja) dans le but de couvrir 25% des besoins nationaux en huile de colza et à 33 % en maïs, d’ici à 2024. Pour atteindre cet objectif, l’effort est concentré sur le développement de l’agriculture saharienne.
L’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres saharienne (ODAS) a été créé à cet effet, avec pour principale mission l’accompagnement des porteurs de projet dans le Sud du pays et leur permettre de tirer profit des avantages prévus par la loi.
La nouvelle politique agricole prône également la promotion de l’économie verte pour une gestion rationnelle des ressources naturelles. Pour ce faire, des systèmes d’irrigation par l’aspersion et le «goutte à goutte» ont été pratiqués sur près de 939.200 hectares, soit 64% de la superficie total irriguée (1.473.919). Toujours dans le cadre du développement durable, le secteur encourage, notamment depuis 2020, l’utilisation des énergies renouvelables au niveau des exploitations agricoles situées dans les hauts plateaux, la steppe et le Sud.
Par ailleurs, la nouvelle stratégie du secteur a intégré la filière forestière qui contribue grandement à la diversification de l’économie et l’amélioration des revenus des populations rurales par la création «d’emplois verts». Aussi, un vaste programme de développement des espèces rustiques (le caroubier, l’arganier, l’amandier ) a été lancé.
Pour la concrétisation de son plan de développement, le secteur a décidé, en outre, de s’appuyer sur le monde universitaire en tant que partenaire «incontournable» dans la promotion de l’innovation et la recherche, notamment dans le domaine des fertilisants et de pesticides bio ainsi que dans les créneaux des solutions technologiques innovantes.