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Le Sénateur et Professeur en médecine, Boubekeur Mohamed, à Ouest Tribune : «D’importants efforts sont enregistrés dans le dépistage et la prise en charge du cancer en Algérie» (1ère partie)

Fort de son sens aiguisé de l’analyse, le professeur Boubekeur Mohamed, s’est étalé sur 03 thèmes majeurs qui constituent l’actualité dans son domaine de prédilection, à savoir celui de la Santé, tout en apportant des éclairages précis sur la pathologie du cancer, l’Enseignement Supérieur et la Santé en général.
Suivons-le:

Entretien réalisé par Karim Bennacef

Ouest Tribune : La question du cancer en Algérie, est au centre de l’actualité. Qu’en est-il de la situation ?

Pr Boubekeur Mohamed : La question du cancer en Algérie a effectivement posé beaucoup de problèmes, car d’une part vous avez une population grandissante et de l’autre, disons, une gestion plus ou moins hétérogène de cette maladie, parce qu’il faut vivre sur le terrain, il faut voir les gens qui sont cancéreux ; quand vous dépistez le cancer et vous annoncez la maladie aux personnes concernées, ce n’est jamais évident. Ensuite, il y a la question de la prise en charge. Je voudrais souligner que les responsables et particulièrement, le premier responsable sur le plan politique de l’Algérie, qui a la responsabilité du pays entre ses mains, a fait des faveurs extraordinaires, puisque sur les 59 points de son programme politique, les engagements qui y ont été cités, ont été tenus. Il y a eu un budget conséquent en matière d’acquisition d’équipements, de drogues médicales ainsi qu’en matière d’avancement dans les structures hospitalières. Tout ceci fait que nous lui faisons entièrement confiance dans sa politique actuelle en matière de santé mais également, plus tard, en ce qui concerne l’enseignement supérieur. Si bien que, vous avez vu, à chaque fois, il y a une nouveauté et de l’innovation en ce qui concerne la prise en charge du malade cancéreux en Algérie, laquelle prise en charge était, il y a peu de temps, plus ou moins, aléatoire pour ne pas dire médiocre. Aujourd’hui, il y a une efficacité avérée non seulement de par les structures mais aussi de par l’acquisition de matériels, qui se voudraient aussi bien dans le dépistage en ce qui concerne l’imagerie que la biologie. Il y a lieu de souligner, aujourd’hui, que Monsieur le Président de la République a fait en sorte qu’il y ait une commission que préside un jeune oncologue qui a succédé au professeur et chirurgien, Mr Zitouni, c’est bien. Cette commission travaille dans le sens de favoriser la prise en charge du cancer et concerne, sans distinction, tous les citoyens de toutes les catégories sociales, c’est extraordinaire. Aux Etats Unis ou en Europe, si vous n’avez pas une assurance et une assurance lourde avec une mutuelle, vous restez en marge, vous n’avez pas droit à la prise en charge et nul ne vous portera assistance, c’est clair, net et précis. J’ai constaté ça moi-même au niveau des hôpitaux parisiens où des gens atteints de la pathologie du cancer et ce, pour la plupart, à un stade avancé, ont été refusés, faute d’assurance.

Ouest Tribune : Pour rester sur le sujet qui retient l’attention et de la population et des Hautes instances du pays, qu’en est-il du dépistage ?

Pr Boubekeur Mohamed : Aujourd’hui on a fait un pas en avant parce qu’on arrive à dépister le cancer de façon assez précoce, ce qui représente une économie pour le pays. Opérer un malade qui est à un stade de début, surtout qu’aujourd’hui on a introduit la chirurgie d’endoscopie depuis environ pratiquement 3 décennies, alors là, nous avons des résultats et nous avons certainement des sources d’économie. Puisque le malade ne souffre pas et qu’on arrive à traiter le cancer par la chirurgie laparoscopique, donc la chirurgie mini-invasive. Ceci prouve qu’en matière de prise en charge hospitalière, non seulement il y a une baisse dans le coût du fait de l’écourtement du séjour à l’hôpital et qu’ensuite, il y a une forte diminution dans la consommation de drogues médicales et par conséquent, moins de chimiothérapies et peut-être aussi, moins de radiothérapies. Ceci pour dire aussi que des efforts ont été considérablement accomplis notamment sous la responsabilité des responsables locaux qui ont tenu, et là je cite principalement le wali d’Oran, que je remercie, parce que nous voyons ce qui se fait réellement sur le terrain, avec plus de 9000 lits ou 9000 places dans les différents hôpitaux de la wilaya d’Oran, générés par l’hôpital d’El Mohgoun, 240 lits, l’hôpital de Gdyel avec ses 240 lits, bientôt l’hôpital de Nedjma, également 240 lits, l’hôpital des grands brûlés, le Trauma Center, pour ne citer que ceux-là. Sans oublier, l’Institut du Cancer qui va faire rayonner la santé dans la wilaya d’Oran. A partir de toutes ces réalisations et acquisitions, cela peut constituer une rampe de lancement pour la recherche. Pour en revenir au dépistage, je cite l’exemple d’un pays européen, où il est procédé à ce qu’on appelle un dépistage de masse du cancer du colorectal ; celui-ci permet de détecter la pathologie à un stade très tôt. Un « hemoccult » est remis au patient, lequel, une fois chez lui, procède au test en suivant les instructions. Ceci a pour effet de faciliter le dépistage au niveau de la population tout en facilitant la prise en charge. C’est ce que nous sommes en train de faire en Algérie, même si je pense que cela n’est pas totalement installé, et j’incite d’ailleurs les autorités à le faire incessamment. Par contre, en ce qui concerne le cancer du sein, les mammographies se font quotidiennement, cela se fait également en ce qui concerne la maladie du col utérin qui est une maladie difficile. Et puis, il y a aussi ce qu’on appelle de la prévention, une sorte de vaccination qui est introduite chez les jeunes filles à partir de 14 ans et qui permet de protéger contre l’expansion du cancer. Aujourd’hui donc, non seulement, il y a un budget conséquent, mais également des gens qui réfléchissent au côté de l’acquisition d’équipements et une formation. Il existe certaines institutions hospitalières qui font un travail qui est totalement comparatif avec ce qui se passe au niveau de l’étranger.

Ouest Tribune : A quel niveau situez-vous la contribution des compétences algériennes établies en Algérie et à l’étranger ? Qu’en est-il, aussi, si corrélation il y a, de l’apport de l’Enseignement Supérieur et par-delà, de la question de la Recherche ?

Pr Boubekeur Mohamed : Ce qui m’émeut, me trouble et me désole, alors que Monsieur le Président de la République a décidé d’octroyer des primes aux chercheurs et des prix aux différents professeurs intéressés à la Santé dans le sens de la protection de la population, tout en demandant de prêter attention aux compétences de l’Algérie et de l’étranger, de les inciter à venir au pays, afin qu’elles puissent former des gens et qu’il puisse réellement y avoir une prise en charge optimale du cancer et des autres pathologies, on a l’impression qu’aujourd’hui, nos compétences locales sont écartées. Or, pour faire en sorte qu’un professeur puisse arriver au statut auquel il est actuellement, il faudra au moins une trentaine d’années de formation, pour s’entendre dire finalement, voilà, « vous êtes mis à la retraite de chef de service ! ». On assiste aujourd’hui tout bonnement à une confrontation de générations. Les chefs de service qui ont formé des générations, ceux qui ont produit, opéré beaucoup de malades, fait soutenir des thèses, donné un nombre important de cours, au rythme effréné de leurs activités aussi bien au niveau de la faculté qu’au niveau de l’enseignement supérieur et dont les résultats ont abouti à des brevets et à des publications sur des revues indexées, ceux-là mêmes qui font l’honneur de l’Algérie parce que ce sont ceux-là qui font resplendir la médecine de l’Algérie, ceux-là, on ne peut pas les écarter. Quant au volet de l’enseignement supérieur, en ma qualité de sénateur, j’ai posé la question au ministre de l’Enseignement Supérieur sur le budget que j’estime insignifiant, et qui a répondu par l’affirmative. « Qu’attendez-vous pour faire des propositions aux hautes instances du pays qui sont à l’écoute, que vous puissiez les éclairer et afficher votre positivité ? ». Il doit bien exister des conseillers à même de les en informer. A partir de l’institution, l’information va vers les responsables à haut niveau par le biais de ces conseillers, le Président de la République est attentif et ouvert à toute réflexion, ainsi, on ne peut qu’aboutir à des résultats extraordinaires. La recherche en Algérie est l’élue de Monsieur le Président de la République, il prime les chercheurs, les encourage à faire de la recherche parce que c’est la seule voie d’atteindre l’excellence. Pourquoi crée-t-on alors un Institut du cancer ? Parce qu’on veut que la Santé avec la Recherche, soient côte à côte. Je suis professeur mais je suis chercheur, j’ai tous les moyens à côté, c’est pour cela qu’on fait dans la multiplicité. Aujourd’hui la Santé doit avoir un budget conséquent et il faut qu’il y ait de véritables chercheurs algériens. Pourquoi ces chercheurs produisent-ils à l’étranger et pas ici ? Il faut reconnaître que ceux qui sont aux États-Unis ou au Canada, ce sont des Algériens, ils sont partis là-bas en tant que simples médecins, ils ont eu tous les moyens pour faire de la recherche et aujourd’hui, ils brillent. Demandez-leur de venir au pays, vont-ils le faire ? On va leur donner un bureau et une paie minable. La recherche ça se paye, les soins de qualité ça se paye ; quand vous allez à l’étranger la première des choses qu’on vous dit, c’est de payer. Il y a la médecine privée et la médecine publique.

Ouest Tribune : Abordons maintenant le volet de la Santé à Oran. Comment se porte-t-elle ?

Pr Boubekeur Mohamed : Pour revenir à la Santé au niveau de la wilaya d’Oran, nous avons la chance d’avoir, à mon avis, le plus de lits possibles avec la multiplicité des hôpitaux, des salles de soins, les maternités. Nous avons aussi la chance d’avoir deux hôpitaux universitaires, l’un au niveau du quartier Le Plateau », l’autre le nouveau, l’«EHU» et à côté, des hôpitaux généraux avec des services universitaires. Ce qui est quand même important. Mais moi, mon problème et je le dis ouvertement, je suis totalement en désaccord avec les responsables aussi bien de la Santé que de l’Enseignement supérieur, pour la simple raison qu’ils ne doivent pas stipuler que c’est le syndicat qui fait en sorte que nous ne pouvons rien faire. Moi je leur dis, si vous êtes aussi responsables que vous le prétendez, alors il faudra retenir les cadres et non pas les éloigner. Il y a des gens qui sont là aujourd’hui. La greffe qui se faisait 15 ou 20 ans auparavant à l’hôpital « Pierre Marie Curie », du temps du Pr Graba, aujourd’hui ne se fait plus ! Heureusement qu’il y a encore des hôpitaux qui suivent et là, vous avez l’hôpital militaire de Constantine, lequel grâce à sa logistique à son organisation, fait la greffe. Vous avez des pays moins nantis que l’Algérie, je cite la Jordanie pour l’exemple, qui font dans la greffe hépatique. Alors qu’est ce qui nous empêche de la pratiquer chez nous ? Ou de faire la greffe du cœur, celle du poumon ou encore, la greffe sur cadavre ? ou bien faire des prélèvements ? Il y a bien des gens qui veulent faire don de leurs organes, pourquoi n’avance-t-on pas ? Il y a 10 ans à Blida, il a été réussi la première greffe de rein sur donneur cadavérique. On doit avancer, nous avons tous les moyens de le faire aujourd’hui. Mais où est l’organisation ? Où sont les gens qui réfléchissent et où sont les conseillers ? Il y a une sorte de blocage. La Santé et l’Enseignement Supérieur et la Recherche doivent faire un seul corps. Ouvrir des postes à la chefferie de service, alors que cela s’avère nécessaire, les gens sont présents, je parle de la neurologie et de la périphysiologie par exemple, alors qu’on ouvre d’autres poste où il y a des gens qui sont présents, d’une compétence inouïe et s’ils sortent, il n’y a plus de compétences, il n’y a rien derrière eux, plus de gens ne seront formés. Je prends l’exemple de mon service, j’ai formé des gens, aujourd’hui c’est mon adjoint qui est chef de service, il a toutes les compétences requises et défie quiconque en Algérie qui puisse faire chirurgie du cancer comme ils le font. L’histoire est là, elle est témoin, et encore, c’était avec des moyens vraiment ridicules pour ne pas dire médiocres. Aujourd’hui avec la formation, on arrive tout de même à avoir du matériel, des équipements qui font qu’on peut faire des choses intéressantes.

Ouest Tribune : Insinuez-vous, un éloignement des compétences via la mise en retraite ?

Pr Boubekeur Mohamed : J’avais convenu, du temps d’un ex ministre de la Santé, en l’occurrence Boudiaf et du temps de l’ex premier ministre, Sellal, que les départs en retraite chez les pays voisins étaient fixés à 65 ans, mais que ces pays, s’étaient fixé des objectifs, à savoir qu’il y eut des exceptions. Certains ont été retenus une année ou deux de plus, mais restaient toujours dans la recherche, même s’ils sont écartés de la chefferie. Aujourd’hui, on les écarte à 67 ans alors que j’avais proposé au ministre de la Santé de l’époque de fixer la retraite à 70 ans puis de la rétrograder progressivement pour arriver à 65 ans et durant ces 05 années, les gens pouvaient s’y préparer mentalement. Or, il existe aujourd’hui, un programme d’action qui fait que n’importe qui peut devenir chef de service ! J’ose les critiquer, car dans d’autres pays, si vous ne faites pas votre cursus, vous ne remplissez pas une pratique chirurgicale, ça dure une année, vous devez faire une dizaine d’hernie, une douzaine de vésicule, et qu’au bout du cursus de 5 ans ou 6 ans de formation, vous avez votre carnet qui stipule que vous avez fait ça et ça, vous avez des questions sur place, on vous voit même opérer pour passer un concours de chef de service, sinon, vous êtes recalé. Or, aujourd’hui, on vous juge sur un livre dans lequel vous avez publié tant de communications et tant de choses, ce qui à mon avis, est de l’inconscience à moins que ces gens n’agissent pour leur propre intérêt. Cela n’est pas normal. Une grille de correction doit être nationale, réfléchie à un haut niveau, il s’agit de professeurs et de chefs de service. Moi, je suggère qu’il faudra les faire opérer ; j’ai des professeurs qui sont chefs de service et qui ne savent même pas faire une opération d’appendicite. Finalement, on ne sait plus quoi faire, on annonce 75 ans, l’âge de départ, puis 70 ans, puis 65 ans, etc. Il faut trancher, fixer à 65 ans, une fois sorti, le professeur peut enseigner en tant que professeur associé au niveau de l’enseignement supérieur à condition qu’il ait les compétences reconnues pour pouvoir participer à la recherche. Alors ma suggestion est la suivante : « Messieurs le ministre de la Santé et de l’Enseignement Supérieur, réunissez les gens autour d’une table, et retenez-les à titre exceptionnel ! ».

Ouest Tribune : Votre désapprobation, ne soulève-t-elle pas, en partie, le voile sur ce que pourraient jouer comme rôle, les universités annexes ?

Pr Boubekeur Mohamed : En partie, d’autant plus que monsieur le ministre de l’Enseignement Supérieur, avait créé et innové en mettant des universités annexes. Mais si vous avez des universités annexes, il faut qu’il y ait des formateurs. Or, les meilleurs formateurs, qui sont-ils ? Si ce ne sont pas des professeurs ! Le professeur doit avoir une convention avec telle ou telle université, il peut se déplacer à l’université pour une semaine, faire ici et là, tant d’heures sur sa spécialité. Aujourd’hui, moi je doute sur la formation médicale, car moi je ne voudrais pas que quelqu’un qui soit médecin, arrive à terminer ses études médicales et serait incapable de faire quoi que ce soit. Et ma plus grande honte est que ce même médecin tente d’émigrer vers d’autres pays et accepte de faire des métiers d’infirmier voire même de brancardier ! C’est grave. Alors, que fait-on aujourd’hui ? On retient son diplôme de médecin ou de spécialiste pour le retenir ici dans le pays, ce n’est pas une façon de faire. Je dirai que c’est anti-démocratique. Pour parer à tout ça, il faut que les conseillers autour de certains responsables à haut niveau disent que les choses qui ne sont pas conformes avec une réglementation internationale. Là, je suis désolé, aujourd’hui nous devons produire. Le médecin chef de service qui est là, et qu’on empêche d’aller vers la médecine privée, ouvre droit à des pratiques peu recommandables. Et là, j’ai quelque chose à dire car détourner des malades de l’hôpital vers des cliniques privées, est inadmissible. C’est un détournement de malades, on opère des malades dans des institutions à l’hôpital et on encaisse de l’argent, c’est grave ! Jusqu’à quand va-t-on laisser faire les choses ? Moi, j’estime qu’il faut dénoncer ces pratiques odieuses et personnellement, je n’accepterai jamais cet état de fait, ma dignité ne me permet pas en tant que professeur d’aller opérer dans une clinique privée, c’est révoltant ! Par contre, je demanderai aux instances en disant, donnez-moi des lits privés, faites en sorte que je ne quitte pas l’hôpital, moi j’ai envie de rester à l’hôpital, je fais ce qui m’est accordé à titre privé et je paye mes cotisations dans ce sens-là. C’est ce que font les gens ailleurs, ils sont désintéressés et si aujourd’hui bien que le salaire des médecins soient revalorisés, même dans la retraite puisque nous avons des professeurs et des chefs de service qui sont quand même dans le confort et sont sortis avec des retraites très convenables, cela ne suffit pas eu égard à l’inflation et le cours de la vie. J’espère que ce sera une recommandation qui sera prise en compte par la plus haute autorité de l’État pour son prochain mandat, nous l’encourageons dans les acquisitions et les réalisations qui ont été faites aujourd’hui. Je sais que lors de ce quinquennat, nous avons beaucoup progressé sur beaucoup de secteurs ; sur celui de la Santé, de grands pas ont été accomplis, nous en sommes fiers, notamment au niveau de la formation, toutefois, je souhaite que les choses soient faites de manière comparative par rapport à ce qui se passe au niveau de l’étranger. Je serai encore plus fier, si aujourd’hui je ne serai pas obligé de passer des équivalences à l’étranger et que mes diplômes soient reconnus, à l’instar des pays voisins. C’est une idée qui m’obsède, j’attire l’attention, et leur demande de conserver les compétences ; vous voulez faire revenir les compétences de l’étranger, c’est bien, les portes sont grandes ouvertes, mais il faut leur accorder de la considération. Malheureusement, je citerai le cas d’un chirurgien cardio-vasculaire algérien, d’une compétence inouïe, il a opéré à Aïn Naâdja dont il a formé tous les gens, il était établi en France à Grenoble, reconnu sur le plan international, mais quand il est revenu, la commission d’Alger lui suggère de revenir en 4ème année de formation et repasser les examens pour faire valoir ses compétences, s’il veut que soit validée son équivalence ! Mais qui êtes-vous ? Il vous a formé et vous osez lui dire ça aujourd’hui ? Comment voulez-vous que les compétences puissent revenir ? Ce n’est pas possible. Il faut que les gens réfléchissent, se posent des questions cruciales et que les deux secteurs soient associés et réfléchissent ensemble. On m’a demandé mon avis, je l’ai donné, il n’a pas été pris en compte, ça me révolte ! C’est-à-dire qu’on veut détruire la santé à Oran, ce n’est pas possible ! Vous avez un wali à Oran qui veut travailler pour faire avancer les choses, mais lui il s’occupe de la structure, des équipements et de la logistique, et comment va-t-il savoir qui est compétent et qui ne l’est pas ? On informe l’Enseignement supérieur qu’on a la chance d’avoir au moins trois sénateurs qui sont professeurs dans le domaine de la Santé, on ne leur demande pas leur avis ! Pour la ville d’Oran, on va demander l’avis d’administrateurs ou celui du secrétaire général de la Santé qui ignorent ce qui se passe à Oran, tout cela me révolte. Il faut demander l’avis des gens compétents ; moi personnellement, j’ai toujours travaillé dans le domaine public, formé des gens, je me suis toujours intéressé au secteur privé en les aidant dans la formation. Ne peut-on pas réunir le Directeur de la Santé et de la Population de la wilaya d’Oran, après autorisation de Mr le wali, avec des conseillers et débattre de ce qu’il nous faut pour la wilaya d’Oran ? Ce qu’on doit ouvrir comme postes, ce qu’on doit fermer, quelles sont les compétences qu’on doit retenir ? D’autre part, pourquoi doit-on freiner les professeurs associés et pourquoi prendre une commission si elle n’est pas neutre et si c’est pas pour faire dans le copinage ? C’est comme cela que des compétences sont écartées et s’il y a une proposition qui est portée au niveau de la commission, c’est à celui qui a le plus de piston d’obtenir le poste ! Alors que la logique voudrait qu’une commission neutre soit seule apte à dire que tel ou tel élément a les aptitudes ou non pour être professeur associé, et procéder à son recrutement dans le cas affirmatif. Cela dit, et si j’insiste sur le volet des universités annexes, c’est qu’il faut comprendre qu’il y avait d’abord un engorgement sur les facultés. Pourquoi déplacer par exemple un étudiant de Oum El Bouaghi jusqu’à Alger, s’il a une université dans sa ville ? De plus, c’est toute la région qui en profite. La faculté de médecine de Béchar a rendu d’énormes services en évitant les déplacements vers Oran ou Sidi Bel Abbes. L’implantation des universités annexes, a permis aussi de lutter contre les déserts médicaux.

A SUIVRE

 

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