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Baghdad Mandouche, expert en questions énergétiques : «L’Algérie va vendre du gaz avec zéro carbone en 2030»

Plusieurs questions liées aux transformations dans le secteur énergétique et aux défis que les pays producteurs doivent relever au cours des prochaines années seront abordées lors du 7e sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui se tiendra à Alger du 29 février au 2 mars 2024.

La décarbonation, c’est-à-dire limiter l’empreinte carbone dans la production du gaz naturel constituera l’une des thématiques du prochain Forum. Évoquant ce sujet, l’expert en questions énergétiques, Baghdad Mandouche, a indiqué, hier, qu’à partir de 2030, l’Algérie vendra du gaz avec zéro carbone.
Lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a affirmé que la décarbonation est une activité qui nécessite des technologies, indiquant que Sonatrach a bénéficié de cette technologie pour le champ d’In Salah avec son partenaire British Petrolium (BP).
Il a rappelé que les représentants de la compagnie américaine Exxon Mobil ont été reçus récemment par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. «Exxon Mobil possède la dernière technologie en matière de décarbonation de gaz. Et parmi les points qui intéressent Sonatrach, c’est cette technologie », a déclaré.
M. Mandouche. L’expert a précisé dans ce sillage que la décarbonation, qui arrive à terme en 2030, constitue l’un des enjeux du prochain Forum. Il a affirmé aussi que lors de ce rendez-vous, le sujet de l’indexation du prix du gaz sur celui du pétrole sera également examiné. Il a fait savoir que l’Algérie a toujours indexé le prix du gaz sur le pétrole. «Pour le moment, c’est une formule qui est à l’avantage du pays. D’autres pays l’ont fait aussi. Il n’y a pas que l’Algérie », a-t-il expliqué.
Donnant l’exemple de la Russie, M. Mandouche a précisé que ce pays possède un potentiel de gaz beaucoup plus important que le potentiel pétrolier et recèle des réserves immenses.
«Si on exclut les États- Unis, la Russie est le premier exportateur au monde. Ses intérêts font qu’elle cherche à désindexer pour pouvoir négocier un prix du gaz séparé », a-t-il ajouté.
Interrogé sur l’éventualité pour l’Algérie de faire face à une concurrence sur les marchés traditionnels du gaz à l’avenir, l’invité de Radio nationale a affirmé que notre pays dominera le marché européen jusqu’en 2030, précisant que le Nigéria et l’Egypte partageront les autres parts de ce marché. Au-delà de 2030, l’expert prévoit l’arrivée d’autres concurrents issus de l’Afrique de l’Est, affirmant que « Sonatrach, dans ses études prospectives, tient compte de toutes ces données ».
S’agissant des perspectives de 2024, il a estimé que l’Algérie produira cette année 140 milliards de mètres cubes, avec des prévisions d’augmentation de 3 % par an, grâce aux nouveaux gisements récemment découverts dans le pays, notamment dans la région d’Adrar. L’intervenant a énuméré ensuite des propositions pour porter à la hausse les quantités de gaz actuelles produites par l’Algérie.
Il a indiqué que l’utilisation des nouvelles technologies permet de récupérer d’avantages des quantités de gaz sur les champs du Sud du pays dont ceux de la région d’Adrar. Il a plaidé aussi pour la mise en place des réseaux de transport du Sud vers le Nord et de réaliser des complexes de liquéfaction et l’Algérie en possède à Arzew et à Skikda avec des capacités importantes.
Mohand S

 

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