Le sens d’un Maghreb uni
Le ministre des Affaires étrangères a clôt, avant-hier, une tournée dans les pays du Maghreb. En se rendant en Tunisie, en Libye et en Mauritanie, Ahmed Attaf a délivré un message d’unité et une détermination à créer cet axe maghrébin que les peuples de la région appellent de leur vœu au lendemain des indépendances des cinq pays de la région.
A travers sa politique de voisinage, un partenariat fort avec la Mauritanie, la Tunisie et la Libye, l’Algérie jette les ponts d’une coopération bilatérale avec chaque nation et travaille à la mise en place d’un mécanisme multilatéral qui donnera tout son sens à l’union maghrébine. Quand bien même, il manquerait un maillon à la chaîne maghrébine, il est plus qu’évident que la démarche algérienne est nécessaire, importante et historique. Il n’est effectivement pas question d’imaginer l’avenir de l’Afrique du nord hors un regroupement de nations qui mêlerait leur destinée pour créer un pôle de croissance digne de ce nom.
Cette conviction très algérienne n’est pas nouvelle. Elle remonte à avant l’indépendance du pays et tire ses racines de l’étoile nord africaine, premier mouvement politique algérien qui a ouvertement appelé au recouvrement de la souveraineté de tous les peuples du Maghreb. Il se trouve qu’entre temps, il eut effectivement la fin de la colonisation, mais le vœu ne s’est pas réalisé. Et cette entrave paraît aujourd’hui d’une évidence éclatante. Il s’agit d’une entente entre le royaume du Maroc et l’entité sioniste. Ces deux alliés ont saboté toutes les tentatives d’union, au prétexte de la prétendue marocanité du Sahara occidental.
Sionistes et Makhzeniens ont misé sur l’écroulement de l’Algérie durant les années 90, manigancé l’effondrement de la Tunisie et de la Libye durant les années du printemps arabe et pour couronner le tout, ils se sont associé pour détruire toute idée d’une Union maghrébine en agissant au grand jour. Mais comme ils ont échoué en Algérie, en Tunisie, en Libye et en Mauritanie, ils ne pourront pas arrêter la roue de l’histoire. Ces quatre nations réaliseront leur unité.
Les conditions actuelles ne favorisent peut-être pas l’émergence d’un bloc maghrébin, mais l’Algérie y travaille. Cela suffit pour que le projet demeure en vie et sa réalisation est une question de temps. Il y a prioritairement la question de la sécurité. Celle-ci pose de moins en moins problème. Il faut dire néanmoins que la sécurité seule, n’est pas le principal objectif des pays de la région. Les peuples aspirent à beaucoup plus et on les comprend. Ils auront raison de réclamer un sens concret à leurs relations séculaires. C’est là une demande de la base que le Sommet se doit de prendre en considération.
Par Nabil.G