EDITO

Le Sahel, un défi à relever

Deux événements importants se sont déroulés le même jour en Algérie et ont un fort lien entre eux. Il y a d’abord l’audience accordée par le président de la République à des représentants de partis politiques maliens, et parmi eux, des signataires du non moins important Accord d’Algérie pour la paix et la réconciliation au Mali. Le même jour s’est ouvert une très intéressante conférence, la deuxième du genre portant sur une thématique essentielle pour la région, à savoir «L’appel du Sahel». Les deux événements, on l’aura compris, partage le même souci de la stabilité d’une vaste région, actuellement confrontée à l’instabilité sécuritaire, en partie induite par un discours religieux radical prôné par des groupes armés, financés et pilotés de l’extérieur. L’intérêt de l’Algérie est triple : garantir la sécurité du territoire nationale, stabiliser les zones frontalières avec les pays du Sahel et en finir avec une idéologie de la haine importée et entretenue par des officines étrangères, avec l’arrière pensée de piller les richesses des pays de la région.
Une grande partie de la solution viendra, disent les spécialistes, de la stabilisation de la Libye et du Mali. Ces deux pays-pivots déstabilisés, à dessein par les pays de l’Otan, concentrent l’intérêt de l’Algérie. En effet, il va de soi que les conflits constituent potentiellement un facteur de déstabilisation de l’Algérie, compte tenu des plans qu’ourdissent certaines officines occidentales, voire même marocaines. Il reste que ce vœu est quasi impossible à réaliser, sachant la vigilance des Algériens d’abord. Ensuite, la qualité même de leur État. Puissance régionale respectée et dotée d’institutions pérennes, l’Algérie est très largement au-dessus de ce genre de risques. Les mesures préventives prises par les autorités centrales à l’image de la fermeture des frontières ou le renforcement de la présence de l’armée dans la région du sud du pays, constituent des mesures techniques qui auraient été difficiles à concevoir si le pays souffrait d’un déficit institutionnel ou matériel. En d’autres termes, l’armée fait convenablement son travail et les politiques le leur au moment où la société ne semble pas préoccupée outre mesure par ce qui se passe au Sahel. Mais cette assurance doit être confortée par une action diplomatique en direction des pays du Sahel, histoire de les aider à combler leur déficit de développement et combattre le discours radical, histoire d’éloigner les populations de la région d’une tentation hostile à l’endroit de leurs Etats respectifs.
Le président de la République est conscient du danger qui guette le pays et soutient que seule une authentique démocratisation du pays peut le soustraire à la déstabilisation. Celle-ci ne doit pas être une pâle copie d’un occident manipulateur. «L’appel du Sahel» constitue une réponse claire aux chantres de l’interventionnisme occidentale.
Par Nabil.G

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page