EDITO

Le véritable sens de la diplomatie

La détermination de la diplomatie algérienne est un fait connu et reconnu dans toutes les chancelleries de pays amis, adversaires ou ennemis admettant la grande réussite d’une diplomatie qui repose essentiellement sur la force de l’argumentation et la conviction profonde que les peuples sont l’élément majeur de la marche de l’Histoire. L’Algérie n’a jamais eu besoin d’user d’un quelconque levier économique ou militaire pour amener des belligérants à se mettre autour d’une table, ni profiter de la moindre faiblesse pour agir en prédateur. Elle a présidé le Conseil de sécurité de l’Onu, avec le succès que l’on sait et fera de même à la tête du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Combien de fois, l’Algérie a amené une majorité de membres de l’Onu et de l’UA à considérer qu’une action armée n’a jamais été une solution idoine. La dernière en date est son positionnement fort et respecté face à la velléité de la France et des pays de la CEDEAO d’attaquer le Niger. Elle a réussi et évité au Sahel un effondrement voulu et annoncé par Paris. Ce n’était pas la seule grande victoire de l’Algérie.

Cette efficacité dans la gestion diplomatique des conflits émane, encore une fois, d’une conviction, d’une vision pour une Afrique solidaire, débarrassée des ingérences occidentales. Il va de soi que pareille vision a pour elle l’ambition de grandeur pour le continent, mais a néanmoins besoin d’une stratégie forte et élaborée, non pas par la seule Algérie, mais par les nations africaines. Alger en a une parfaite conscience et ceci explique la création du G4 qui regroupe les pays constituant la colonne vertébrale de l’Afrique. Il n’est pas dit que cette initiative ait un succès franc et immédiat mais elle a l’immense mérite d’exister. Et l’on aura noté que la démarche d’Alger est d’abord mue par l’intérêt des peuples africains, au delà de toute autres calculs politiciens ou encore géopoliticiens. Il n’y a ni prédation, ni ingérence et encore moins du paternalisme. Ce n’est pas dans l’ADN de

l’Algérie qui, comme l’a d’ailleurs souligné le président de la République, n’oblige aucun pays à quoi que ce soit.
L’Algérie a choisi une voie diplomatique difficile si l’on la compare à ce qui se pratique ces dernières années par certaines puissances dominantes. Elle a pourtant les moyens de forcer certains Etats, mais ce n’est pas le choix d’une nation née d’une révolution qui a ébranlé l’impérialisme dans le monde entier. Il n’est pas question de dévier du chemin pour contenter quelques chefs d’Etat avides à montrer leurs muscles. Et ces derniers ont bien saisi le massage. Ils considèrent l’Algérie comme adversaire, ils la combattront sur le terrain de la politique internationale, mais n’hésitent jamais à lui vouer un respect à la hauteur des valeurs qu’elle porte.

Par Nabil.G

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