EDITO

Une Amérique qui chancelle

L’ancien président américain, Donald Trump, ne cesse pas de faire parler de lui. Très peu en bien et beaucoup en mal. L’homme qui est entré par effraction à la Maison Blanche, en est sorti en emportant avec lui des documents ultra sensibles et d’une grande confidentialité pour la sécurité nationale américaine et par ricochet pour la sécurité mondiale quand on sait le poids des États Unis dans le monde.
Une légèreté jamais vue dans l’histoire de ce pays. Même Richard Nixon et son Watergate paraissent futiles par rapport aux agissements de Trump et la légèreté avec laquelle il se comporte alors qu’il était à la tête de la première puissance mondiale. On a vu comment il a expédié de grandes causes comme le dossier palestinien ou sahraoui et comment il a piétiné toutes les résolutions internationales, n’hésitant pas à jouer d’arrogance et de chantage envers certains pays, notamment ceux du Golfe.
Mais la démocratie, dans son autre visage, c’est aussi cela. Elle peut mener au pouvoir des despotes, des dérangés et des extrémistes qui jouent à fond sur la corde de la roublardise pour cacher leur incompétence. Et souvent ça marche!
Le magnat de l’immobilier qui a durant tout son règne totalement ignoré la légalité internationale, n’en fait pas autrement avec les lois de son pays, en nourrissant la haine et la différence et en proclamant clairement la suprématie de la race blanche sur toutes les autres races. Des comportements qui lui valent aujourd’hui de traîner plusieurs casseroles et plusieurs affaires. Il est ainsi soumis à plusieurs procédures judiciaires entre fraudes fiscales, fausses allégations d’ingérence électorale, et surtout il est accusé d’avoir été l’instigateur de l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021, mais aussi des histoires d’harcèlement sexuel et même de viol.
Pour le moment l’ex président peut encore compter sur le soutien des républicains, mais il joue surtout sur la fibre de la division et se présente en victime d’une chasse aux sorcières et compte sur ses partisans pour s’opposer, de quelque manière que ce soit, y compris par la violence, pour faire reculer la justice et les enquêteurs du FBI. Autrement dit, il joue la menace de faire entrer le pays dans un cycle de violences qui peut déboucher sur tous les scénarios, y compris le pire d’entre eux, une possible guerre civile. La décadence annoncée de la grande Amérique, ne viendrait peut-être pas de la scène internationale, mais risque d’exploser de l’intérieur.
Par Abdelmadjid Blidi

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