Lors de la réunion du conseil de l’exécutif qui s’est tenue samedi dernier, le wali d’Oran, Saïd Sayoud, a réclamé un nouveau recensement de l’habitat précaire à travers toutes les communes de la wilaya afin d’affiner et d’actualiser les besoins en matière de relogement des familles dont les habitations menacent ruine.
Le chef de l’exécutif a souligné la nécessité d’établir un bilan général et un recensement précis concernant l’ensemble de l’habitat menaçant ruine. Dans le même sillage, 300 familles dont les habitations ont subi de grands dommages lors du récent séisme à Arzew, seront relogées. Cela dit, le recensement de l’habitat précaire a toujours été une question complexe et très difficile à Oran. Souvent, les constructions précaires évacuées dans le cadre des opérations de relogement ont été occupées de nouveau par d’autres familles. Plusieurs recensements ont été menés, ces dernières années, dans le sillage des incessantes opérations de relogement des habitants. La plus grande opération de recensement des constructions illicites remonte à l’année 2007. Depuis, de nombreuses opérations de relogement des habitants de ces bidonvilles ont été menées.
Une actualisation de ce recensement a été faite en 2021, par deux commissions installées pour recenser les immeubles menaçant ruine. Plus de 600 immeubles ont ainsi été ajoutés à la liste classée dans la case rouge par les services de contrôle technique en charge de l’opération. Alors que les services des différentes daïras avaient recensé, il y a une année, plus de 70.000 demandes de relogement, 18.000 familles vivant dans des habitations précaires ont été relogées. Il y a lieu de signaler que l’Office national des statistiques (ONS), s’apprête à mener un recensement général de la population et de l’habitat durant cette année 2022.
La première préoccupation de la population et des élus est le logement.
L’État construit à tour de bras. La lutte contre l’habitat précaire est un combat de longue haleine. Les autorités se sont lancées, ces dernières années, dans une véritable «croisade» pour résorber l’habitat insalubre. Hauts lieux de chômage et de mal-être, les «bidonvilles» sont, en effet, devenus un problème de premier ordre. Les bidonvilles ont explosé dans les années 1970, à la faveur de l’exode rural massif et d’une urbanisation anarchique. Une autre grande vague d’exode massif a eu lieu durant la décennie noire dans un contexte marqué par l’insécurité à l’époque. Les autorités ont depuis lancé des programmes de résorption de l’habitat précaire.
La principale difficulté est de trouver du foncier urbain et de ne pas empiéter dans le patrimoine foncier agricole. Les plans quinquennaux successifs prévoyaient de financer la construction de centaines de milliers de nouveaux logements. L’habitat précaire représentait au début de la décennie près de 10 % du parc de logements. La construction d’habitations, couplée à la destruction de logis dans les bidonvilles, s’est accélérée.
C’est une performance considérable, mais trop peu visible?! Considérable, puisque l’État a réalisé des centaines de milliers de logements. Mais trop peu visible, parce que l’offre reste en deçà de la demande, par manque de foncier notamment. Le contexte reste donc très tendu socialement, et toute distribution de logements sociaux donne lieu à de grandes attentes sociales. Le défi du logement demeure immense.
Imad. T