Oran Aujourd'hui

Les allégeances affichées et les compétences ignorées

S’adressant il y a quelques mois aux responsables locaux à travers les wilaya, le président de la République avait mis en garde les walis et les gestionnaires élus, les invitant à mettre un terme à la prédation, aux dérives et aux tricheries régulièrement observées au détour de la réalisation d’un projet ou d’une opération de maintenance urbaine élémentaire, telles que la réfection d’une route ou d’un trottoir. «Une simple analyse d’échantillon de la matière utilisée, et un simple carottage du terrain permet de vérifier la conformité des travaux avec les normes requises « avait alors indiqué le Chef de l’Etat à l’adresse des walis et des maires, pourtant censés, a-t-il ajouté, être pour la plupart «engagés et instruits». Une remarque qui semble à priori pertinente, mais qui ne reflète pas toute la réalité du terrain de la gestion locale gangrené par les dérives, les carences, le laxisme et l’incompétence. Notamment à Oran, ou même les observateurs les plus avertis n’arrivent pas à comprendre et expliquer cette ambiance d’impunité qui favorise le culte des échecs et de la médiocrité. Tout a déjà été dit, et écrit, sur tous les fléaux qui pénalisent le développement de la collectivité locale et forgent la régression et la clochardisation du cadre urbain. Et on sait qu’un wali, ou un maire, même le plus instruit et le plus engagé, ne saurait à lui tout seul assainir la gestion de tous les secteurs d’activité et remettre sur rails le train du progrès et de la modernité clamée et revendiquée. A défaut d’être toujours entourés de collaborateurs sérieux et compétents, la plupart des walis, notamment à Oran, souffrent très souvent d’un grand déficit en ce domaine. Certains ont même connu des déboires et des difficultés avec des membres de leur Cabinet. On sait par ailleurs qu’à Oran, un peu plus qu’ailleurs, l’arrivée d’un nouveau wali a toujours été marquée par une sorte de «course aux portes d’accès» du nouveau responsable. Ce dernier se retrouve ainsi assez vite entouré, au risque d’être piégé, par une certains acteurs, opportunistes notoires, ne cherchant qu’à préserver leurs propres intérêts… Ils sont ainsi plutôt nombreux à occuper le calendrier des audiences du wali, tandis que de véritables élites sociales et intellectuelles, des universitaires de renom, et d’anciens hauts fonctionnaires connus pour leur compétence et leur intégrité, demeurent totalement oubliés et marginalisés par une démarche qui privilégie les allégeances affichées aux compétences ignorées.
Par S.Benali

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