Les « bienfaits » de la crise
Après les multiples soubresauts du système capitaliste et la crise sanitaire, voici venue la guerre des tarifs douaniers pour faire replonger l’or noir. Frôlant la limite du prix de référence dans le calcul de la loi des Finances 2025, les recettes hydrocarbures ne suivront visiblement pas la courbe de l’année précédente. Donald Trump en a voulu ainsi. Cette énième baisse dans l’histoire de ce produit stratégique pourrait susciter une inquiétude légitime parmi les dirigeants du pays. En effet, à New York comme à Londres, les cotations sont inférieures aux seuils nécessaires pour soutenir les investissements de l’État. Cela signifie-t-il que les grands projets pourraient être mis en pause à court terme ? Pas encore, selon de nombreux analystes qui soulignent la solidité des finances publiques algériennes. L’Algérie, étant totalement désendettée et disposant de réserves substantielles, semble à l’abri d’un choc financier à court ou moyen terme. Toutefois, cette tranquillité est relative, car la dépendance excessive au pétrole demeure un point de fragilité.
À court et moyen terme, il semble peu probable que la situation puisse s’améliorer uniquement grâce aux ressources internes du pays. l’Etat n’a d’autre choix que d’espérer un accord sur les douanes d’une manière ou d’une autre, entre Européens ou Américains et Chinois pour faire remonter les prix du pétrole, qui représentent actuellement la principale ressource du pays.
Bien que certains experts ne jugent pas cette baisse des prix comme « historique » et envisagent un rebond dans les semaines à venir, il est indéniable que le traumatisme de la crise des années 80 reste présent dans les esprits. Un nouveau tour de vis économique pourrait donc être envisagé lors de la prochaine rentrée sociale, affectant principalement les partenaires commerciaux de l’Algérie, ainsi que les « affairistes » nationaux dont les intérêts reposent sur l’exploitation de l’économie nationale, souvent au détriment de l’intérêt général.
Il est peut-être temps de réaliser que, dans la quête d’une économie nationale émancipée, les chefs d’entreprises se doivent de trouver la ressource nécessaire pour faire le bond qu’attendent les Algériens pour sortir de la rente pétrolière. L’on ne s’attend pas à un grand saut qui mettrait le pays définitivement à l’abri de pareil épisode de baisse dans les prix du pétrole, mais il est clair que les crise ont ceci de positif, et qu’elles font faire au pays des pas en avant dans la bonne direction. Il n’y a finalement pas de raison de trop s’inquiéter, mais il est important de forcer les changements nécessaires pour être mieux préparer pour le prochain crash pétrolier.
Par Nabil.G