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Le Marocain Raïssouni quitte l’Union mondiale des savants musulmans:
Les camouflets se succèdent pour le Makhzen

Le poids de l’Algérie au sein de la communauté des Etats musulmans n’a pas tardé à faire pencher la balance au détriment de Raïssouni qui perd son poste après quelques jours de fortes pressions au sein de l’assemblée mondiale des prédicateurs musulmans.

Le prédicateur marocain Ahmed Raïssouni, a présenté, hier, sa démission de la présidence de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM). Pressé par les partis et associations algériennes de remettre son tablier, le prédicateur marocain a dû faire face à la forte offensive de l’Association des Oulémas algériens (AOMA) qui a mis son siège au sein de l’UIOM dans la balance. «Nous reprendrons cette activité qu’une fois des excuses claires, nettes et précises sont prononcées par le concerné (Raïssouni) ou sa démission pure et simple de cette responsabilité», a déclaré le président de l’AOMA.
Raïssouni qui n’avait d’autre choix que de quitter son poste au regard de la vague d’indignation que ses propos sur le Djihad contre l’Algérie et la Mauritanie ont suscité pense avoir trouvé une parade en invoquant la liberté d’expression. «Soucieux de préserver ma liberté d’expression, sans conditions et sans pressions, j’ai décidé de présenter ma démission de la présidence de l’Union internationale des oulémas musulmans», a écrit le prédicateur marocain dans sa lettre de démission publiée sur les réseaux sociaux. Il reste néanmoins clair que cette issue était voulue par l’ensemble de la communauté des savants musulmans. Aussi, le départ de Raïssouni de la tête de l’UIOM fait-il suite à la levée de boucliers soulevée par ses propos irresponsables sur l’Algérie, mais aussi la Mauritanie et le Sahara occidental. Rappelons au passage que dans un entretien à un média marocain, il a appelé à «marcher» sur Tindouf tout en s’attaquant à la Mauritanie et au Sahara occidental qualifiés de «fabrication coloniale». Cette sortie médiatique, visiblement actionnée par le Makhzen marocain a fait réagir le Haut conseil islamique (HCI) une institution officielle en Algérie. C’est dire l’ampleur prise par cette affaire qualifiée en Algérie d’attaque à sa souveraineté.
Le poids de l’Algérie au sein de la communauté des Etats musulmans n’a pas tardé à faire pencher la balance au détriment de Raïssouni qui perd son poste après quelques jours de fortes pressions au sein de l’assemblée mondiale des prédicateurs musulmans. Il faut dire qu’au lendemain de la provocation du Marocain, l’UIOM a préféré jouer la prudence en signalant que les propos de Raïssouni ne la représentait pas. Mais il semble qu’en sous-main, la démission a été clairement demandée. Même les excuses n’étaient pas acceptées. On révèle dans certains milieux que le prédicateur marocain a proposé cette piste. D’où sa référence à la liberté d’expression pour justifier son départ de l’UIOM.
Cette démission traduit un camouflet de plus du régime marocain qui à travers le départ de Raïssouni perd toute influence au sein d’une organisation qui regroupe de très nombreuses associations islamiques de par le monde. Cette claque vient s’ajouter à une série de déconvenues, toutes en rapport avec son entêtement sur le dossier du Sahara occidental. L’invitation du président sahraoui à la réunion Afrique-Japon à Tunis a représenté un échec patent du Makhzen qui na pas trouver autre réaction que de créer une grave crise diplomatique avec la Tunisie.
Avant cet épisode, les relais propagandistes du Makhzen s’en sont pris à la France à l’annonce de la visite du président Macron en Algérie. Dans le même temps, ce sont des ministres espagnols qui ont signifié que la reconnaissance par Pedro Sanchez de la prétendue marocanité du Sahara occidental n’était pas encore effective et risque de ne jamais l’être. Cela sans oublier la série de claques américaines qui sont revenues sur plusieurs promesses faites par Donald Trump à Mohamed VI, dont la construction d’un consulat US à Dakhla occupée, et dont finalement le budget a été orienté vers le soutien au gouvernement sahraoui.
Nadera Belkacemi

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