Les constructions illicites… bien plus nombreuses que les démolitions !

Mardi dernier à Cap Falcon, une construction illicite en cours de réalisation a été démolie par les services communaux d’Aïn El Turck en présence des forces de sécurité. Une construction illicite visant à l’occupation puis à l’appropriation d’un terrain public sans aucune autorisation,

Depuis quelques temps, la presse locale rapporte régulièrement les informations concernant des opérations de démolition de constructions illicites érigées à travers les communes de la wilaya, notamment sur le littoral de la daïra d’Aïn Turck où parfois de grandes parcelles foncières sont occupées par les constructions illicites et l’avancée des bidonvilles.

Des situations qui traduisent souvent le terrible laxisme qui gangrène depuis des années la gestion du territoire communal et le contrôle des affectations du foncier dans certaines communes côtières soumises à diverses formes de dérives et de prédation qui alimentent les remous internes et les guerres de clans, même des espaces verts abandonnés et des terrains destinés à recevoir un projet inscrit au développement local ont été détournés et occupés par des habitations construites de manière illicite et anarchique sous l’œil complice et bienveillant de quelques élus municipaux.

Les observateurs avisés n’ont jamais cessé de dénoncer l’hallucinant état des lieux marqué dans un passé récent par une totale absence de l’autorité de l’Etat et un abandon des prérogatives de régulation et de contrôle. Depuis des années, voire des décennies, la daira d’Ain El Turk, « capitale » de la corniche oranaise, n’a jamais cessé de cumuler les carences, les dysfonctionnements et surtout les malversations foncières commises par des vagues d’opportunistes véreux venus de toutes les régions du pays.

Très souvent, des tâches élémentaires relevant des attributions des gestionnaires et élus municipaux sont considérées comme étant des « actions extraordinaires » ou des « exploits » méritant éloges et applaudissements. Le ravalement d’une façade d’immeuble, l’entretien d’une route, le rafistolage d’un trottoir , la chasse aux «nids de poule» sur la grande artère de la ville, le traçage des passages piétons, ou le badigeonnage des troncs d’arbres à la chaux blanche sont autant d’actions banales et courantes servant surtout à donner un semblant de crédibilité à la fonction municipale.

Les habitants de ces communes côtières se souviennent des nombreuses et scandaleuses affaires de détournement du foncier qui ont parfois mené un maire ou un élu local vers la prison. Des communes côtières aujourd’hui libérées de l’ancien mode de gouvernance pesant et pénalisant mais qui restent encore dans l’attente de plus d’harmonie et d’épanouissement urbain.

Une opération de démolition d’une dizaine de constructions illicites mérite peut-être d’être applaudie et signalée à l’opinion publique. Malheureusement, au même moment, une dizaine d’autres habitations illicites viennent d’être érigées ici et là sur le territoire de la daïra. Il n’est pas interdit de rêver…