Après quelques semaines au dessus de 100 dollars:
Les cours du pétrole se sont stabilisés hier
Cette fourchette supérieure de plus de 40 dollars du prix de référence adoptée par les lois de Finances complémentaires, consolide la balance commerciale du pays et offre un sursis supplémentaire à une économie qui tire plus de 98% de ses recettes extérieures du pétrole.
La stabilité des prix du pétrole a été confirmée hier avec des cours au-dessus de 93 dollars à la bourse de Londres. Les observateurs estiment que le léger repli, à moins d’un dollars, constaté en milieu d’après-midi, hier, n’ébranle en rien la tendance lourde qui prend le chemin de la hausse dans une conjoncture économique et géopolitique mondiale très « chahutée » par le bras de fer Occident-Russie, dont la conséquence directe est une forte appréciation des hydrocarbures. L’inflation galopante aux quatre coins du monde n’a eu aucun effet sur le marché de l’or noir, même si les observateurs voient poindre à l’horizon une récession mondiale susceptible de tirer les prix du pétrole vers le bas. A cela il y a lieu de souligner la solidarité sans faille des pays membres de l’Opep+ qui permet de maintenir les prix à des niveaux élevés. Il est entendu, par ailleurs, que le stratagème des pays émergents qui revendent le pétrole russe aux Occidentaux participe à maintenir les prix, par simple effet de spéculation. Ainsi, dans l’après-midi d’hier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s’échangeait à 93, 20 dollars. Un recul de l’ordre de 70 cents est constaté, mais les cours demeurent néanmoins assez élevés. Le même schéma a été constaté à New York. Ce recul n’inquiète pas les professionnels de la finance au sens où l’or noir avait engrangé sur les quatre dernières séances plus de 5 dollars par baril, soutenu notamment par une glissade de la monnaie américaine et des résultats trimestriels d’entreprise de bonne tenue. Les mêmes spécialistes n’écartent pas une éventuelle forte chute des cours, même en cas de mauvais résultats attendus de l’économie US. En effet, la hausse des taux d’intérêts décidée par la FED américaine, dans l’espoir de faire ralentir l’inflation semble affecter la reprise qui patine dans ce pays, première puissance économique mondiale et premier consommateur de pétrole. Mais cet état de fait, même s’il survenait, ne constituerait pas une catastrophe pour les pays producteurs comme l’Algérie étant donné que la quantité de pétrole mise sur le marché n’est pas trop importante. Le respect des quotas par les pays de l’Opep+ est un véritable rempart contre une chute trop brutale des prix. L’équilibre atteint par les prix du brut semble satisfaire les producteurs et même les consommateurs, n’était-ce la très grave crise du gaz naturel qui fait planer le spectre d’un hiver sidéral en Europe. Pour ce qui concerne l’Algérie, cette fourchette supérieure de plus de 40 dollars du prix de référence adoptée par les lois de Finances complémentaires, consolide la balance commerciale du pays et offre un sursis supplémentaire à une économie, censée profiter de cette embellie pour se diversifier.
Anissa Mesdouf