Les délirantes théories du complot
Depuis quelques jours, la plupart des commentateurs et observateurs crédibles tirent la sonnette d’alarme à propos du recul et du relâchement constaté en matière de respect des règles de prévention contre le coronavirus. A Oran, comme sans doute ailleurs, une grande majorité des citoyens se comportent comme si le virus contagieux avait subitement disparu du cadre de vie collectif et qu’ils pouvaient donc abandonner le masque, le lavage des mains et la distanciation.
Une sorte de conviction «inconsciente et contagieuse» qui s’installe dangereusement parmi la population à travers les quartiers et les cités d’habitat. Les notions élémentaires de prévention et de précaution semblent oubliées, ignorées par la majorité des citoyens qui semblent même plutôt heureux de serrer les mains et de retrouver les grandes accolades fraternelles qu’il fallait, il a un mois, encore éviter.
Les magasins, les marchés, les restaurants, les bus et les taxis, les cafés et même les bars qui ont repris leurs activités connaissent la même désinvolture et le même oubli des consignes sanitaires de base visant à se protéger. On a même pu constater que des mariages sont organisés avec tout leur attirail, cortèges de voitures, feux d’artifices, et vrombissement assourdissant de motos. Une pratique qui s’installe dans les moeurs de certains hurluberlus en panne d’identité. Et ce qui semble plus choquant et révoltant, est le fait que certains acteurs ne cessent, en public ou sur les réseaux sociaux, d’attiser un mouvement de rejet des mesures de prévention sanitaire au nom d’une curieuse et bien douteuse démarche d’opposition à toutes les actions du gouvernement.
Certains poussent même leur délirante théorie du complot à vouloir nier les cas d’apparition des variants du virus, qui selon eux ne seraient qu’un prétexte servant à empêcher les marches populaires du Hirak. Curieusement, le moindre fait divers, aussi tragique soit-il, comme la disparition récente d’un jeune youtubeur qui faisait son jogging à la forêt de Canastel est aussitôt abusivement inscrit au registre des soupçons et des accusations tendancieuses visant les institutions et les organes de sécurité du pays. Et dans cette ambiance de malaise et d’incertitudes sociales, l’épidémie du Covid 19 sert également d’outil à la «manipulation massive» orchestrée, il faut le dire et l’admettre, par tous ceux qui n’aiment pas l’Algérie…
Par S.Benali