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Les fruits au panthéon du luxe en cette veille du mois de Ramadhan : la main des spéculateurs frappe encore !

Mystère prodige, le miracle s’est produit en cette veille du mois sacré de ramadhan. Les commerçants, comme illuminés par un fait extraordinaire, ont porté, du jour au lendemain, les prix des fruits au panthéon du luxe.

Une nuit, soit, pas plus de 24 heures, a suffi pour que l’ordre commercial des prix fasse une mutation incommensurable et passe au double voire au triple sur certains produits.
Les fruits non exotiques, entendons-nous bien, mais ceux considérés comme de base, à l’instar de la banane, les oranges, les pommes, les fraises et la pastèque, proposés à la vente avant la nuit du doute, ont rebondi à des tarifs extra-planétaires, comme si une étoile filante était passée par là, pour les majorer à un taux excessif, voire même imaginaire, au grand étonnement des consommateurs.
Par quel miracle, cela s‘est -il produit ? Comment des produits, les mêmes, exposés la veille à un prix, se sont-ils retrouvés, le lendemain, à un autre, totalement différent et outrancier ? Des interrogations qui laissent perplexes plus d’un.
Benoît, le consommateur, pressé par les dernières emplettes avant d’entamer son mois sacré du jeun, se trouve désemparé et déconcerté par ce volte-face soudain et inintelligible.
Ce même consommateur qui reçoit froidement à la figure, une réponse rituelle, devenue presque un classique chez le commerçant, à savoir que « ce sont eux qui font augmenter les prix ».
« Eux », ce sont les autres, sauf lui, c’est-à-dire tous ceux qui sont impliqués dans la chaine de commercialisation, du producteur au grossiste en passant par les intermédiaires, les courtiers et les commissionnaires.
Le commerçant se déclare victime au même titre que le consommateur, victime de la spéculation et du boursicotage.
Ce qui n’est pas faux, mais n’explique pas pour autant les marges bénéficiaires survoltées effectuées sur le dos du consommateur, la victime expiatoire par excellence que l’on porte à l’autel du sacrifice comme un mouton de panurge, car trahi par ses envies culinaires difficilement contrôlables en de pareilles circonstances.
Pour le philosophe, une pensée devient spéculative lorsqu’elle se hisse au-dessus des limites propres à la finitude.
Le spéculateur, défini comme intermédiaire-parasite, commerçant occasionnel, sans vergogne, étranger à toute production et à tout travail, guette l’aubaine, comme celle du mois sacré du ramadhan, pour tirer profit.
L’aubaine, pour cette main des spéculateurs qui frappe encore, ne saurait trouver son existence, si elle venait à être confrontée à un système de contrôle rigoureux et efficient.
Karim Bennacef

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