Les FSR et leurs parrains doivent répondre de leurs actes
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guitteres, a qualifié ce qui se passe au Soudan de “cauchemar», et a appelé à mettre fin à cette violence, avertissant contre une crise qui est “en train de devenir incontrôlable”. Un cri qui ressemble plus à un cri d’impuissance qu’à un pouvoir d’influer sur le cours des événements.
En effet depuis la prise de la ville d’El-Fasher il y’a une semaine par les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti”, la situation est des plus catastrophiques. Et si quelques civils ont pu fuir la ville, plus de 130.000 autres sont soumis à une vendetta sans nom et à une violence d’un autre âge. Les militaires et les milices qui les soutiennent s’adonnent à toutes sortes d’exactions. On tue, on viole, on torture, dans un huis-clos quasi hermétique, puisque ni les journalistes, ni les organisations humanitaires, ni les organisations onusiennes n’ont pu accéder à cette ville où le sang coule sans fin.
D’une manière générale, le conflit qui oppose l’armée soudanaise et les FSR a fait selon des sources concordantes des dizaines de milliers de morts et poussé plus de 12 millions de personnes à un déplacement forcé. Pour l’ONU, ce qui se passe au Soudan est la pire crise humanitaire au monde.
De son côté, la Cour pénale internationale (CPI), avait clairement indiqué que les atrocités qui se déroulaient dans la ville d’El-Fasher constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Les soldats des FSR et leurs chefs, jusqu’au général Hemetti, doivent ainsi répondre de leurs actes, et devront être jugés par les juridictions internationales. Mais il ne s’agit pas que de cela, car les parrains de cette situation doivent aussi rendre des comptes. Et là on parle bien sûr des Emirats Arabes Unis et de la famille régnante des Al-Nahyane.
Car malgré leur obstination hypocrite à renier leur rôle dans la tragédie soudanaise, toutes les enquêtes des journalistes et des ONG confirment que ce sont bien les Emirats qui financent et arment les FSR. C’est bien eux qui alimentent cette guerre fratricide et inhumaine où des milliers de personnes ont été sauvagement tuées, alors que des millions d’autres vivent dans des conditions inhumaines, faisant face aux maladies, à la faim et à la soif.
L’action nuisible et déstabilisatrice de cet État ne se limite pas uniquement au Soudan,mais va bien au-delà. Au Maghreb, dans le monde arabe et en Afrique. La crise libyenne est bien là pour le rappeler avec son lot de morts et d’instabilité. La poudrière du Sahel est aussi l’œuvre maléfique de ce régime, qui a sur la conscience la mort de millions d’innocents. Et pour tous ces crimes au Soudan et ailleurs, les chefs de cet État doivent répondre de leurs actes devant la justice internationale.
Par Abdelmadjid Blidi