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Les grands défis du gouvernement
L’Algérie nouvelle tourne une page. Le remaniement ministériel, dont l’objet n’est pas un rééquilibrage politique, mais une recherche de plus d’efficacité, amène à penser que pour le chef de l’Etat la fonction d’un gouvernement est prioritairement de gouverner et pas montrer «patte blanche» à un quelconque groupe politique. Abdelmadjid Tebboune a été on ne peut plus clair, à savoir que sa décision émane du constat qu’il a lui même fait, mais également du mécontentement des Algériens par rapport à certains secteurs.
Cela étant dit, il convient de souligner que cette recherche de l’efficacité est dans l’ADN du haut fonctionnaire qu’a été le Président, durant plusieurs décennies. Son parcours de commis de l’Etat l’a amené à faire le tour du pays, en tant que wali, mais aussi en tant que ministre où il a sillonné le pays pour lancer et inspecter de grands projets dans l’habitat notamment.
Son insistance à ouvrir le dossier des zones sombres avec l’idée d’en finir assez vite, sans trop de dépenses, tient de son expérience de terrain. En réalité, M Tebboune doit être plus à l’aise sur le terrain qu’entre les quatre murs d’un bureau. Mais il est clair que sa longue expérience lui permet d’entrevoir ce qui a marché et ce qui a moins bien fonctionné à la lecture de rapports. En la circonstance du remaniement ministériel, on peut supposer que les correctifs apporteront plus d’efficacité sur le terrain.
Ce remaniement qui intervient quelques mois après un réajustement de l’équipe drivée par Abdelaziz Djerad donnera à l’opinion nationale l’occasion d’apprécier le style de gouvernance du président de la République. En plus d’être un homme de dossiers, Abdelmadjid Tebboune cherche surtout à voir et même toucher du doigt la réalité du terrain. D’ailleurs, les premières décisions prises sur les zones d’ombres et les cantines scolaires en témoignent. Cela sur le plan du principe et du nouveau style de gouvernance. Au delà de cet aspect des choses, il y a lieu de s’arrêter sur le grand intérêt qu’accorde le chef de l’Etat à l’exploitation des mines et surtout à une réelle prise en charge des régions sud du pays.
Connaissant très bien cette partie du pays pour y avoir exercé son métier d’administrateur durant de longues années, le président de la République doit sans doute apprécier l’apport qu’elle peut amener au développement de la nation. Déjà nourricière de toute la société algérienne de par le pétrole qu’elle lui offre généreusement, la terre du sud passe pour être l’avenir du pays en matière de minerais à forte valeur ajoutée, comme en énergie renouvelable. Ce sont là les deux grands défis de l’exécutif.
Par Nabil.G