Syndicat, cahier des charges destiné à l’importation de véhicules neufs, zones industrielles, l’allocation chômage, l’hôpital algéro-qatari-allemand, ou encore le statut de la magistrature, le Conseil des ministres d’avant-hier aura été riche en décisions…
L’un des points forts à l’ordre du jour du Conseil des ministres, avant-hier, est manifestement celui qui concerne la réception des citoyens par les responsables et élus locaux. A ce propos, le président de la République a ordonné au ministre de l’Intérieur d’enjoindre aux walis, chefs de daïras et présidents des Assemblées populaires communales, le respect scrupuleux du jour consacré à la réception des citoyens, une fois par semaine. Il a également ordonné la «réactivation du rôle des registres de doléances des citoyens au niveau des établissements, administrations, et organismes publics dans toutes les wilayas et les soumettre aux délégués locaux du Médiateur de la République, une fois par mois, après visa des walis de la République», a précisé le communiqué du conseil des ministres.
Sur le dossier de l’activité syndicale, le chef de l’Etat a relevé que les mutations en cours en Algérie exigeait une nouvelle organisation du domaine syndical qui puisse garantir les droits et les obligations des personnels et protéger les intérêts de la société, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres. Il insistera, concernant le projet de loi sur l’exercice du droit syndical, la prévention et le règlement des conflits collectifs de travail, présenté
lors du Conseil des ministres, sur une série d’observations, parmi lesquelles l’affirmation que «les mutations en cours en Algérie exigent une nouvelle organisation du domaine syndical qui puisse garantir les droits et les obligations des personnels et protéger les intérêts de la société». Il a relevé l’impératif de «définir, avec précision, dans cette loi, les attributions et limites de l’exercice syndical, en vue d’éviter tout chevauchement entre ce qui est professionnel et ce qui est purement pédagogique dans les secteurs, comme prouvé par les expériences passées». Répondant à l’attente de nombreux concessionnaires, le président Tebboune a ordonné de «publier le cahier des charges de l’activité de concessionnaires d’importation de véhicules neufs d’ici une semaine, et mettre fin grâce à ce texte aux anciennes pratiques qui ont épuisé les citoyens et le trésor public». Il a insisté sur l’impératif de faire «la distinction entre l’activité des concessionnaires importateurs et celle des fabricants, et s’orienter vers une industrie mécanique suivant des normes technologiques modernes».
Au plan strictement économique, le Président a ordonné au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales d’instituer dans «l’immédiat» une fiche technique sur la situation de toutes les zones industrielles dans les wilayas en termes d’activité et de propriété foncière. Il a affirmé, à cet égard, que «l’intérêt ne résidait pas dans la multitude des zones industrielles créées, mais dans leur utilité économique en termes de création d’emploi et de relance de
l’économie nationale pour drainer le véritable investissement productif, et non pas par des décisions administratives». Pour le chef de l’Etat, «seule une réflexion profonde autour d’un nouveau régime était susceptible de relancer l’économie nationale, où l’Etat accompagne les porteurs d’idées et d’initiatives loin des précédentes expériences basées sur la rente et le gain rapide». Aussi, a-t-il instruit d’ «ouvrir la création des zones industrielles au secteur privé», ajoute le communiqué.
Enfin, l’autre dossier qui capte l’intérêt des Algériens consiste en la concrétisation de la promesse du Président Tebboune concernant la réalisation d’un méga-hôpital en coopération avec l’Allemagne et le Qatar. A ce propos, il a révélé que la première pierre de l’hôpital algéro-qatari-allemand sera posée le 2 novembre prochain. Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a souligné qu’ «il s’agit par la création de cet édifice médical de prendre en charge la majorité des cas et des interventions chirurgicales, notamment celles difficiles qui nécessitaient un transfert vers l’étranger». Le Président Tebboune a également ordonné «de créer des hôpitaux spécialisés en urgences comme une expérience pilote avant de la généraliser, tout en maintenant les spécialités au niveau des grands hôpitaux».
Anissa Mesdouf