Les mensonges des champions de la presse «libre et objective»
Le conflit ukrainien n’est pas un conflit comme les autres. C’est peut-être, après la deuxième guerre mondiale, le conflit le plus couvert de l’histoire. Même les conflits les plus sanglants comme ceux de l’Irak et surtout de la Syrie n’ont pas bénéficié d’une couverture médiatique aussi intense et présente pratiquement sans aucune interruption 24h/24h. Et ce rythme est maintenu depuis pratiquement une année, c’est -à -dire depuis le 24 février 2022.
Mais plus que la seule couverture de ce conflit, c’est cette position tranchée des grands médias occidentaux qui ne font pas dans la demie mesure à apporter leur soutien infaillible et sans retenue à Kiev, quel que soit le sujet ou l’info du jour, qui est intrigante. On n’entend aucune voix discordante, et ceux ou celles qui s’évertuent à émettre, ne serait-ce qu’un soupçon de position contraire à la vague générale, ils le payent cash et de manière violente. L’ancienne ministre et candidate à l’élection présidentielle française, Ségolène Royal, l’a durement vérifié à ses dépens quand elle a osé émettre un avis contraire à l’Ukraine. Depuis elle a reçu toutes les critiques et même toutes les insultes venues de toute part. Et surtout elle a totalement disparu des médias notamment des télévisions occidentales, et en particulier françaises, où elle est devenue une pestiférée dont personne n’en voulait. C’était l’erreur de sa vie! Tout comme l’acteur Omar Sy qui a eu , tout récemment, le malheur ou l’imprudence de dire que les Africains souffrent tout autant que les Ukrainiens, mais personne ne parle d’eux. Et c’est toute la France qui lui est tombée dessus, lui rappelant qu’il «n’est rien et qu’il doit tout à la France».
La couverture médiatique de ce conflit fera, à coup, sur école, et rappelle et renseigne que plus que la guerre sur le terrain, les conflits en ce IIIème millénaire se jouent sur les télévisions et les réseaux sociaux. Et cet état de fait permet tout un flot d’ informations où on ne se fixe aucune limite, mais juste de donner un crédit inépuisable pour le camp que l’on soutient ( l’Ukraine dans ce cas d’ école) et aucun crédit à l’adversaire (la Russie). Et ainsi on relaye depuis un moment que Poutine est mourant, en reprenant en boucle les déclarations du directeur du renseignement militaire ukrainien qui a assuré que Vladimir Poutine «va mourir très vite, je pense, j’espère», ajoutant, «nous pensons que c’est un cancer». L’info est non seulement pas vérifiée par les fameux professeurs du recoupement et de la vérification, mais elle est quasi fêtée comme une victoire de guerre.
Cela en plus de ce genre d’infos lunaires sans fondement aucun, comme l’existence de trois sosies du président russe qui le remplacent dans ses sorties sur le terrain. A cela, il y a tout un inépuisable chapelet de désinformations sur la guerre en elle-même. Et le tout nous est servi par les champions de la démocratie et de la presse libre, objective, et impartiale.
Par Abdelmadjid Blidi