EDITO

Tout reste possible

Dans un monde à l’avenir plus incertain que jamais, les lignes bougent de manière rapide et chaque pays tente de se replacer et de se trouver une place où il pourra se prémunir d’un bouleversement international qui paraît inéluctable.
L’entrée en guerre d’une puissance aussi pesante que la Russie rebat les cartes et remet en question, à ce stade du développement des événements, tous les équilibres observés jusque là. Les puissances qui nourrissaient et manipulaient des guerres par procuration mettent cette fois directement leurs armées sur le champ des conflits, à commencer par le premier d’entre eux, le conflit ukrainien.
Washington comme Moscou sont clairement dans un affrontement quasi direct. Un affrontement qui ne peut épargner les autres pays, qui tôt ou tard, se trouveront embarqués, par choix ou par obligation, dans la dégradation des relations entre les deux plus grandes superpuissances au monde. Un équilibre difficile à tenir notamment pour les pays du Sud qui seront soumis aux pressions des grands de ce monde.
Et si c’est en Europe que s’enclenche aujourd’hui cette nouvelle guerre froide, la région du Moyen Orient est appelée à connaître de nouveaux bouleversements, pas uniquement en Palestine, mais aussi et surtout en Irak, en Syrie, au Yémen ou au Liban, et même dans la région du Golfe qui ne sera pas épargnée par de sérieuses secousses qui donneront d’autres complications dans les relations déjà tendues entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.
Mais il y a aussi le continent africain qui est déjà menacé par une grave crise alimentaire, selon plusieurs projections, face à la cherté des prix des produits de première nécessité à commencer par les céréales. Une conséquence directe de cette guerre qui oppose deux des plus grands pays producteurs de céréales et premiers fournisseurs pour une grande partie de pays africains.
L’Afrique qui est déjà au centre d’intérêts et d’influences de plusieurs puissances depuis quelques années déjà, à l’image de la Russie, de la Chine, de la Turquie, de la France et même des États Unis d’Amérique, risque de voir ces pressions s’accentuer encore plus. Et si on ajoute à cela l’instabilité chronique dans certains pays et la menace terroriste présente depuis plus d’une vingtaine d’années, on mesure à quel point les risques qui guettent une grande partie du continent noir sont multiples et réels.
En tous cas, le monde entier attend avec angoisse et appréhension sur quoi va déboucher cette crise, qui a déjà dépassé depuis longtemps les frontières russo-ukrainiennes, et qui est bien une crise internationale où tous les scénarios, y compris les plus redoutables, restent possibles.
Par Abdelmadjid Blidi

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